 |  | Date de sortie française : 12 sept. 2004 |  | |
Tourné dans la même région que 'la ciénaga', premier film très remarqué de Lucrecia
Martel, 'la nina santa' se déroule essentiellement
dans un hôtel thermal qui a perdu sa splendeur du passé. L'établissement
est tenu par une femme seule depuis son divorce, Helena (Mercedes
Morán). Toute sa famille vit dans
l'hôtel, à savoir sa mère, sa soeur, son frère,
lui aussi divorcé depuis que sa femme est reparti au Chili, et sa fille Amalia.
L'adolescente fait partie d'une chorale religieuse tout
comme sa meilleure amie Josefina. Un jour en regardant un
musicien jouer "l'amour est un oiseau rebelle (Carmen)" •mp3• de Bizet au
thérémin
(un instrument électronique),
un homme se presse physiquement contre elle ... Troublée, elle se met
en tête de
le séduire. Il devient l'objet
de sa mission divine, sa révélation, sujet que les adolescentes
débattent après
les répétitions de la chorale. Elle ne sait pas encore que cet
homme est le
Dr Jano qui assiste au congrès de médecine organisé dans
l'hôtel familial,
ni que sa mère le trouve très séduisant ...
Comme dans son premier film, Lucrécia
Martel pose une ambiance très
singulière, avec ici encore plus de richesse. Bien sûr le film
est marqué par
l'atmosphère de l'hôtel, son air décrépi, ses bains,
son shampooing bas de gamme, ses galeries où jouent
les enfants, sa grande salle de restauration et son système de
sonorisation interne. La réalisatrice travaille donc ses décors
et ses couleurs, tout comme le son avec ce fameux thérémin ou
encore les acouphènes dont souffre Helena.
Lucrecia Martel filme
des rapports très particuliers
au sein de cette famille qui vit dans la promiscuité. Elle s'attache
aux rapports intimes entre les personnages et à leurs cachotteries,
suggérant
plus que ne montrant. Elle tisse une histoire riche en quiproquos, mêlant
la religion à une certaine bourgeoisie décadente en déclin.
Cette réalisatrice argentine travaille les mêmes thèmes
qu'un certain Luis
Buñuel. Pedro
Almodovar (qui vénère également le maître
méxicain) et son
frère Augustin ne s'y sont pas trompés en co-produisant le film
avec leur société “El
deseo”.
Le film est injustement passé à côté d'une récompense
lors du festival, ne vous fiez pas au jury et jugez par vous même !
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