Bizarre, vous avez dit bizarre. Comme c'est étrange. (Louis Jouvet)
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Afkhami Berhuz GavKhooni (the River's end) (Iran, 2004)
Date de sortie française : non fixée
Raconter
ce film n'est pas une tâche aisée. Commençons par dire que 'Gavkhooni' est l'adptation
d'un roman de Modarres Sadeghi, considéré comme inadaptable au cinéma. Les deux
premiers tiers du film sont en voix-off avec des images en caméra subjective.
La voix est celle d'un fils qui parle de son père décédé. Il évoque des souvenirs
de promenades et de baignades le long du fleuve qui traverse Isfahan, ancienne
capitale historique de l'Iran. Après la mort de son père, il s'est marié avec
une cousine. Insatisfait par ce mariage, il quitte la ville de son enfance
et la boutique de tailleur que tenait son père pour travailler dans une librairie
de Téhéran.
Le film est raconté alors que le fils écrit
une lettre une nuit dans son appartement de Téhéran. Le rêve
se mêleégalement au récit, le tout avec un
monologue quasiment ininterrompu. Plusieurs morts sont évoqués
pour le père,
on ne sait laquelle est réelle. Le mystère règne aussi autour des baignades
interdites dans le fleuve où les deux hommes croisent un professeur. Lieu interdit
donc, à cause de rencontres homosexuelles, ou lieu où le père a trouvé la mort,
on ne sait pas ... 'Gavkhooni' traite des relations difficiles entre un fils et son père, ce que les psychologues appellent "tuer le père". Décédé, il lui manque alors que vivant il l'étouffait. Cette impasse évoque aussi les rapports entre les générations en Iran en ce moment même ...
Ce sixième film de Berhuz
Afkhami qui avait alors jusque là réalisé des
films commerciaux dans son pays (le père est d'ailleurs interprété par
un acteur très populaire Ezzatolah Entezami,
un "Jean Gabin iranien" selon Olivier
Père programmateur de cette Quinzaine) se démarque
de la production iranienne que l'on connaît. Très esthétique,
très narratif, évoquant un rêve, le film est lui même
un rêve. On se met vite à regretter de ne pas comprendre la langue
farsi, les images très poétiques par instant demandent une attention
que l'on ne peut fournir si l'on veut suivre le texte, un film à voir
deux fois pour en tirer toute la substance.