On n'est curieux qu'à proportion qu'on est instruit (Jean-Jacques Rousseau)
Note de la Redaction > >
Le zata cesse définitvement son activité web. Vous pouvez consulter le site dans son état de 2010 (il y a un siècle). Plus d'explications par ici ...
Peter et Jan visitent des résidences bourgeoises pour la mettre sans dessus dessous,
mais sans rien dérober et en signant d'une lettre laconique ("les
temps des vaches grasses est terminé"), signée "the
Edukators". Jule,
la petite amie de Peter n'est pas au courant, jusqu'au jour
où elle livre ses galères à Jan venu l'aider à déménager
... Puisqu'elle se retrouve expulsée de son appartement, avec 100 000 € à rembourser
pour une histoire d'accident de voiture sans assurances. Jule convainc Jan de
visiter la maison du propriétaire de la voiture responsable de
ses ennuis financiers. Mais cette virée nocturne tourne mal lorsque
le propriétaire les surprend dans
sa maison ... Les voilà embarquer dans un kidnapping pour éviter
les ennuis immédiats. Rejoints par Peter tout juste
rentré de
voyage, ils emmènent cet homme d'affaire dans un chalet au calme dans
les Alpes allemandes. Comment
le trio va t-il gérer cette escalade dans leur action idéologique
mais jusque là non violente ...
Voilà un film pour réveiller les instincts rebelles des jeunes adultes
... Oui enfin cela est certainement un objectif que s'était fixé ce
jeune réalisateur
(2ème film, après 'Bruit blanc'), car au final le film
n'a pas grand chose de rebelle ... Hans
Weingartner utilise les grosses
ficelles pour livrer son discours. On peut rapprocher 'the Edukators' aux 'invasions
barbares' du "vieux" (je mets les guillemets pour signaler l'opposition
au jeune Weingartner). On y voit
la confrontation de deux générations, les ex-soixante huitards
(ici représenté par le riche kidnappé,
en fait un ancien membre gauchiste en 68 passé de la vielle coccinelle à la
berline de luxe) avec les jeunes adultes. Et bien on retrouve ici quasiment
les mêmes répliques sur cette période "révolutionnaire",
répliques racoleuses
qui rassemble la majorité des rires du public, supposé se reconnaître
dans tel ou tel camp ...
En marge de l'idéologie économique, les personnages sont aussi confronté
à l'idéologie amoureuse, Jule tombant peu à
peu amoureuse de Jan, et Peter pas vraiment
partisan de l'amour libre pratiqué en 68.
Le film profitera très certainement de l'engouement
qu'avait succité 'Good bye Lenin !'. On retrouve d'ailleurs Daniel
Brühl (Jan),
un jeune acteur au visage angélique. Le succès commercial est donc garanti, mais
pour la révolution, il faudra aller voir ailleurs ... Une révolution qui
rassemble les deux camps supposés s'affronter est perdue d'avance. Pas
de révolution non plus au niveau de la mise en scène, tout ceci est très
académique, à le morceau 'Alleluyah' de Jeff
Buckley servi 4 fois de suite pour livrer péniblement une
fin catastrophique ...