| | | Date de sortie française : 3 nov. 2004 | | |
Jonathan Nossiter revient au format documentaire. Il revient également
sur sa passion du vin et son ancien métier de sommelier. Mondovino est
une vaste enquête qui nous emmène de France (Bourgogne et Bordeaux) au Brésil
en passant par l'Italie, Napa en Californie et l'Argentine. Nossiter nous
dresse des portraits d'acteurs du monde vinicole, des acteurs au points de
vue bien différents. On trouve des amoureux du terroir, producteurs indépendants
qui luttent face aux producteurs mondialistes comme cette firme californienne Mondavi qui
rachète des vignobles au quatre coin de la planète (ils sont même intéressés
par une cuvée martienne !). On découvre le "bon vivant" Michel
Rolland,
un 'vine-maker' incontournable prodiguant la micro-oxygénation (sa marque de
fabrique) aux producteurs qui s'arrachent son nom à prix d'or. Pas très loin
(ils sont amis), on trouve le critique de vin qui fait la pluie et le beau
temps sur une production, l'américain Robert
Parker.
Ce documentaire est passionnant, le monde vinicole est riche en sentiments
humains, les hommes sont aussi de terroirs ! On voit ainsi dans une famille
de Bourgogne, un fils trahir la philosophie du patriarche (heureusement sa
fille conserve le même esprit). La mondialisation n'échappe pas à ce milieu,
le documentaire nous le montre de façon alarmante. Un vignoble qui échappe
à Mondavi à
cause d'un changement à la mairie (un communiste, véritable plaie pour les
californiens) se retrouve récupérer par une autre firme tout aussi tentaculaire
(parmi les tentacules, Gérard Depardieu). Il faut aller
au Brésil
pour voir un vin authentique, loin de la mondialisation, des chiffres économiques
et de l'agitation médiatique.
Le film n'est pas dénué d'humour, le monde vinicole est d'ailleurs un monde
de bons vivants (enfin quand ils ne parlent pas économie). Jonathan
Nossiter en rajoute en instaurant par exemple un dialogue avec
son montage entre un petit producteur et la firme Mondavi.
On s'amuse beaucoup en découvrant le musée très particulier des Mondavi à
Napa, ou avec les chiens, véritable fil rouge du film et point commun de tous
ces acteurs (voir le chien pétomane de Robert Parker). A noter également une
bande son très riche, Nossiter convoque
de nouveau Frehèl (qui
accompagnait le générique de Sunday), aux côté des Clash ou
encore UB40 ('red red vine' bien
sûr!).
Bien plus qu'un simple documentaire, Mondovino concentre
une gamme complète de sentiments humains et des préoccupations actuelles (la
mondialisation), un film qui tient bien en bouche, c'est aussi ce que ce sont
dit les sélectionneurs du festival avec son passage de la catégorie hors-compétition
à la compétition.
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