 |  | Date de sortie française : 10 nov. 2004 |  | |
Tokyo, une mère emménage dans un appartement et se présente avec son fils à ses nouveaux voisins. Les valises ne contiennent pas uniquement leurs affaires,
deux enfants en sortent. Plus tard, un 4ème enfant arrivera à l'appartement
en se cachant. La mère leur explique qu'il ne faudra pas faire de bruit
pour ne pas éveiller les soupçons du voisinage sur les 3 enfants non
déclarés.
La jeune mère rentre souvent tard, et s'absente parfois plusieurs jours,
jusqu'au jour où elle laisse un mot accompagné de quelques billets
destinés à Akira l'aîné évoquant
une absence plus longue. Akira devient
donc résponsable d'une petite famille clouée à l'intérieur
de leur appartement. Quand les ressources s'épuisent, il essaye
de soutirer un peu d'argent auprès des multiples pères (un d'eux
est même incertain de sa paternité) ...
La critique avait reproché aux précédents
films de Hirokazu Kore-Eda (comme 'Distance' présent à Cannes
en 2001) trop de complexité dans la narration. Ce 4ème film est
plus linéaire. Chronologique, il reprend une année
de vie de cette famille singulière (le film a d'ailleurs été tourné sur
une année, pour respecter les saisons et l'évolution physique
des enfants). On retrouve la touche visuelle du réalisateur assisté
de son fidèle chef opérateur Yutaka
Yamazaki (qui
a signé dernièrement l'image de 'Shara' de Naomi
Kawase).
Kore-Eda a réussi à diriger les
enfants là où il voulait, c'est la grande réussite du film. L'exercice n'est
pas évident quand on sait que certains plans ont été tournées en quatre prises
(une seule caméra était utilisée). Il sait aussi nous montrer la
transformation d'Akira en chef de famille par petites touches,
des rêves de base-ball qu'il doit abandonner aux mensonges pour
faire croire que leur mère leur a envoyer des étrennes ...
Si le film est plus compréhensible que les précédents, il laisse travailler
le spectateur même après la fin du film. Kore-Eda volontairement
ne montre jamais la mère en dehors de son foyer. On ne connaît pas les raisons
de ses absences, le film ne la juge pas, le sujet se porte ailleurs. L'autre
questionnement se situe sur le regard des autres sur cette famille. Personne
ne se rend compte de leur situation, ni l'épicier du quartier, ni les voisins,
ni l'employé de la compagnie d'électricité qui vient couper le compteur ...
d'où le titre ... 'Nobody
knows'.
Malgré des thèmes graves, comme la disparition (centrale dans l'oeuvre
de Kore-Eda), ce film est plus
optimiste que les précédents, et on espère qu'il obtiendra la reconnaissance
(méritée) du public.
Prix d'interprétation masculine pour Yagira
Yuga (Akira,
14 ans) |

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