 |  | Date de sortie française : non fixée |  | |
Katsuhito Ishii dépeint une famille japonaise vivant à la campagne près de Tokyo, les Haruno. La mère, Yoshiko réalise des films d'animation, comme le grand-père, qui ne manque pas de lui donner des conseils sur de nouveaux mouvements, ou sur des postures originales. Le grand-père aime bien jouer avec Sachiko, la cadette en échappant à son regard quand celle-ci veut le surprendre en train de l'espionner depuis une petite fenêtre de la maison. Mais Sachiko doit aussi faire face à son double géant qui la suit un peu partout. Elle est persuadée qu'elle s'en débarrassera lorsqu'elle réussira à faire un tour complet à la barre fixe. Hajime, l'aîné, est bien décidé de combattre sa timidité avec une nouvelle camarade de lycée qui s'inscrit au club de go, justement la passion du lycéen. Nobuo, le père est un psychologue qui pratique l'hypnose.
Voilà donc une famille bien singulière, chacun cultive ses particularités. Les oncles de Sachiko et Hajime sont tout aussi loufoques, l'un est dessinateur de mangas (avec un air de Yasuharu Konishi des ex- Pizzicato Five aux tenues kitshes), et l'autre (Tadanobu Asano, 'Bright future') ingénieur du son à l'opposé du forcené de travail (plutôt forcené de la sieste !).
'A taste of tea' est un film très zen, très calme, une impression renforcée par l'utilisation de plans de nature (inévitables cerisiers en fleur, l'eau...) entre les différentes chroniques que constituent le film. C'est aussi un regard sur une famille où les adultes n'ont pas grandi, où chacun conserve son âme d'enfant. Ce rapport adultes / enfants n'est pas sans rappeler 'Yi Yi' , ou 'l'été de Kikujiro' de Takeshi Kitano. C'est aussi un film sur l'éloge de la différence, l'originalité et l'imaginaire.
Katsuhito Ishii signe là son 3ème long-métrage. Il vient du monde de la publicité et du manga, il a même participé à la séquence animée de 'Kill Bill vol.1'. On voit d'ailleurs une telle séquence lorsque la mère présente des rushs devant ses collègues d'un studio d'animation. Le réalisateur expérimente également d'autres astuces visuelles tout au long du film, avec le double géant de Sachiko, ou encore un train qui transperce le front de Hajime (le train qui emmène au loin un amour inavoué au début du film).
Malgré toutes ces originalité et un sentiment agréable
global, le film apparaît un peu désordonné.
On lui reprochera cette succession de saynètes qui pourraient souvent
fonctionner indépendamment en court-métrages, et une trop grande
profusion de personnages annexes qui reviennent tout au long du film (des yakusas,
des personnages déguisés en héros de comics ... ). Enfin
ne boudons pas notre plaisir, le film reste tout de même original et rafraîchissant,
mais

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