| | Date de sortie française : 19 mai 2004 | | |
Hunjoon, apprenti cinéaste au retour de ses études aux USA vient rendre visite
à son ami Munho devenu professeur de peinture. Ce dernier
vit dans une maison dans une banlieue chic de Séoul avec sa femme. Munho prétexte
une fatigue de sa femme pour célébrer les retrouvailles dans un
restaurant. Très
vite, ils viennent à évoquer Sunhwa, une amie commune. Hunjoon l'avait
quittée à son départ pour les USA sans lui annoncer... Sans
que Hunjoon ne
l'apprenne, Munho l'avait consolée. Ils décident
de partir à Pusan, ville de
banlieue populaire, dans le bar où travaille Sunhwa ...
Avec cette histoire minimaliste, Hong
Sangsoo brosse des relations complexes, en laissant le spectateur
construire autour de cette trame. Il ne faut pas s'arrêter à l'affirmation
du titre (emprunté
à Aragon dans 'le fou
d'Elsa'), seuls les mots femme, avenir et homme
subsistent. Les deux hommes se rappellent d'une femme en commun, et en cela elle
va influencer leur avenir. Il n'y a pas un sexe qui sort vainqueur de ce film.
La rivalité
anime les deux amis. Hunjoon souhaiterait que Munho rentre
chez lui avant de rencontrer de nouveau Sunhwa, rivalité que
l'on retrouve au niveau professionnel, Hunjoon souhaiterait
devenir professeur de cinéma.
Munho est un mari volage...
Quant aux femmes, elles exécutent sans résistance
les désirs des hommes,
ou quand elles refusent cela est vu comme manque d'ambition (la scène
au restaurant où la barmaid reproche à la serveuse d'avoir refuser
les propositions de modèle
et d'essais cinéma des deux amis...).
Comme dans les précédents, on retrouve
des scènes de repas très arrosés (au soju, alcool de riz
coréen), des personnages hors de leurs domiciles, qui se cherchent, des
personnages en rapport avec le cinéma... Le réalisateur puise dans
son expérience (lui aussi est allé aux USA étudier) et dans
son entourage.
Hong Sangsoo travaille
aussi avec le temps. Il avait choisi une chronologie plus évidente que ses trois
premiers films (particulièrement
'la vierge mise à nue...') avec son 4ème film 'Turning
gate'. Les retours
vers le passé sont marqués par un changement de saison (le présent en hiver,
le passé en été), ou encore avec une petite musique aux changements de plans. Ces
retours sont abandonnés après la nuit passée chez Sunhwa,
avec la rencontre d'un groupe d'élèves de Munho,
le film repart sur le futur avec un nouveau trio (Munho,
une élève, et un élève rival), une nouvelle page miroir de la précédente commence
donc à la fin de ce film.
Ce 5ème film n'atteint pas le niveau de 'Turning
gate' ou de 'la vierge mise à nue...', mais ne souffre pas de défauts
majeurs, et garde tout à fait sa place dans l'oeuvre singulière de Hong
Sangsoo.
Si vous découvrez ce réalisateur avec ce film, je vous conseille de faire quelques
séances de rattrapages avec les anciens pour mieux l'apprécier.
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