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Tsaï Ming-Liang
Et là bas, quelle heure est-il ? (Taïwan, 2001)


   Hsiao Kang vit seul avec sa mère en plein deuil de son mari. Il gagne sa vie en vendant des montres dans les rues de Taïpeï. Un jour une jeune femme qui lui achète sa montre un modèle à 2 fuseaux horaires qui lui sera utile à l'étranger. En effet la jeune femme, et donc la montre, se retrouvent le lendemain à Paris. A Taïpeï, Hsiao Kang se sent un peu à l'étroit dans l'appartement familial (obligé de trouver des stratagèmes pour éviter d'aller aux toilettes la nuit...). Il observe de plus en plus excédé, sa mère s'obstiner dans la réincarnation de son père et à son retour à la maison... Il se trouve un moyen d'échapper à tout cela : vivre à l'heure de Paris. Il essaye de vivre à la française (vin rouge, voiture française...), mais aussi en déréglant les horloges en tout genre de Taïpeï. Il devient ainsi un véritable terroriste horloger !

    Le film est une succession de plans fixes d'une durée elle même invariable (un chronomètre mécanique géant dans une salle que Hsiao Kang sabote permet de la calculer !). Tsaï Ming-Liang utilise également le hors champ comme effet comique. Le réalisateur taïwanais est également très économe sur les dialogues (on passe peu de temps et on peut ainsi plus profiter de l'image !).
    Malgré le caractère pessimiste des propos, l'humour est présent dans ce film. On voit ainsi un pervers utiliser son sexe pour faire avancer une horloge dans les toilettes d'un cinéma spécialisé... ou encore Hsiao Kang s'acharner sur une montre "incassable".
    Un personnage parisien vous sera sans doutes familier, en effet Jean-Pierre Léaud fait une apparition, On le voit également 50 ans plus jeune dans une scène des "400 coups" de François Truffaut que regarde Hsiao Kang
    Tsaï Ming-Liang
revient sur ses thèmes de prédilection, l'incommunicabilité (la jeune fille partie à Paris pour, on suppose changer d'air..., est déboussolée, même la rencontre avec une hong-konguaise n'y changera rien...) et la difficultés de vivre des personnages. Tout le monde souffre, en Asie et à Paris, qu'ils soient seuls ou à plusieurs...(les événements à Taïpeï sont très similaires... les histoires parallèles, comme dirait Jean-Luc Godard, "2 droites parallèles, qui se rejoignent en 1 point...")
Ce nouvel opus s'inscrit dans une suite logique, en introduisant quelques milliers de kilomètres, là où précédemment les personnages vivaient dans le même appartement ("vive l'amour ") ou dans le même immeuble ("the hole"), Il se dégage de son œuvre un mélange unique de tristesse et d'humour, chaque film est une expérience singulière qui laisse des traces....




  1 autre article sur Tsaï Ming-Liang :
   • I don't want to sleep alone
- 1er Juin 01

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