 |
 |
Hsiao
Kang vit seul avec sa mère en plein deuil de son mari. Il gagne
sa vie en vendant des montres dans les rues de Taïpeï. Un jour
une jeune femme qui lui achète sa montre un modèle à
2 fuseaux horaires qui lui sera utile à l'étranger. En effet
la jeune femme, et donc la montre, se retrouvent le lendemain à
Paris. A Taïpeï, Hsiao Kang se sent un peu à l'étroit
dans l'appartement familial (obligé de trouver des stratagèmes
pour éviter d'aller aux toilettes la nuit...). Il observe de plus
en plus excédé, sa mère s'obstiner dans la réincarnation
de son père et à son retour à la maison... Il se
trouve un moyen d'échapper à tout cela : vivre à
l'heure de Paris. Il essaye de vivre à la française (vin
rouge, voiture française...), mais aussi en déréglant
les horloges en tout genre de Taïpeï. Il devient ainsi un véritable
terroriste horloger !
Le film est une succession de plans fixes d'une
durée elle même invariable (un chronomètre mécanique
géant dans une salle que Hsiao Kang sabote permet de la
calculer !). Tsaï Ming-Liang
utilise également le hors champ comme effet comique. Le réalisateur
taïwanais est également très économe sur les
dialogues (on passe peu de temps et on peut ainsi plus profiter de l'image
!).
Malgré le caractère pessimiste des
propos, l'humour est présent dans ce film. On voit ainsi un pervers
utiliser son sexe pour faire avancer une horloge dans les toilettes d'un
cinéma spécialisé... ou encore Hsiao Kang
s'acharner sur une montre "incassable".
Un personnage parisien vous sera sans
doutes familier, en effet Jean-Pierre Léaud
fait une apparition, On le voit également 50 ans plus jeune dans
une scène des "400 coups" de François
Truffaut que regarde Hsiao
Kang
Tsaï Ming-Liang revient sur ses
thèmes de prédilection, l'incommunicabilité (la jeune
fille partie à Paris pour, on suppose changer d'air..., est déboussolée,
même la rencontre avec une hong-konguaise n'y changera rien...)
et la difficultés de vivre des personnages. Tout le monde souffre,
en Asie et à Paris, qu'ils soient seuls ou à plusieurs...(les
événements à Taïpeï sont très similaires...
les histoires parallèles, comme dirait Jean-Luc
Godard, "2 droites parallèles, qui se rejoignent
en 1 point...")
Ce nouvel opus s'inscrit dans une suite logique, en introduisant quelques
milliers de kilomètres, là où précédemment
les personnages vivaient dans le même appartement ("vive
l'amour ") ou dans le même immeuble ("the
hole"), Il se dégage
de son uvre un mélange unique de tristesse et d'humour, chaque
film est une expérience singulière qui laisse des traces....
|
 |

 1 autre article sur Tsaï Ming-Liang : • I don't want to sleep alone
|
|