On n'est curieux qu'à proportion qu'on est instruit (Jean-Jacques Rousseau)
Note de la Redaction > >
Le zata cesse définitvement son activité web. Vous pouvez consulter le site dans son état de 2010 (il y a un siècle). Plus d'explications par ici ...
Nagai est à la tête d'une start-up
(décidément à la mode chez les japonais cette année,
voir Unloved).Sa femme Akira
a quitté le domicile conjugal avec leur fille, elle fait son bilan
dans un hôtel de la ville. Nagai va engager Keechie,
un mélange de truant et de gigolo pour retrouver sa femme(entre autre
puisque sa mission est plus compliquée !). Keechie est lui
même en pleine rupture par rapport à sa famille.... Desert Moon tourne autour
de ses 3 personnages et de leur interrogation sur ce que doit être
la famille. Le film est ancré dans notre époque contemporaine,
la start-up n'est pas innocente, Nagai, vit un peu dans le virtuel
(il regarde sa famille sur un écran LCD de caméscope...).
Shinji Ayoama aborde également
la question de la propriété, sentimentale (possède
t-on sa famille ?) et matérielle (un employé de Nagai
parle de Napster ®, où la musique n'est plus un objet
de possession...). Un des personnages explique que lorsque on obtient une
chose désirée, elle devient alors une illusion. C'est ce qui
arrive à ce chef d'entreprise pour sa famille mais aussi dans ses
affaires... Le titre fait directement référence à cela,
on désire la Lune, une fois dessus on se rend compte que ce n'est
qu'un desert...
Shinji Ayoama
revient donc à Cannes un an après le remarquable 'Eureka'.
'Desert Moon' ne suscite pas le même enthousiasme...
Le film est très moralisateur, après un début qui laisse
entrevoir un peu moins de manichéisme.... Le réalisateur déclare
avoir voulu filmer la famille moderne de l'intérieur alors que 'Eureka'
la traitait de l'extérieur. Mais j'ai eu quelques difficultés
à rentrer pleinement dans cette famille justement !
Le film est tout de même une pièce
intéressante dans l'uvre de Shinji
Ayoama, le spéctateur a également de quoi cogiter.
L'image est superbe (en couleur cette fois-ci !), la bande son est toujours
irréprochable et de très bon goût (Jim
O'Rourke encore une fois, aux cotés du 'Caroline,
no' des Beach Boys et des Dub
Narcotic Sound System). Le visage de Nagai vous sera peut
être familier, Hiroshi Mikami
a joué dans "Furyo" de
Nagisa Oshima et dans 'Mishima'.
Cela devient presque une banalité pour
un réalisateur nippon de dire qu'il a été assistant
de Kiyoshi Kurosawa et que le film est
produit par Sento Takenori et sa compagnie
Suncent Cinemaworks, mais certaines banalités sont parfois bonnes
à rappeler !