Bacanal Intruder - Lulo (Eglantine records, Espagne, 2006) Bacanal Intruder
nous vient d'Espagne, via le label nordiste Eglantine records.
Contrebassiste de métier, l'intrus aux fêtes de
Bacchus se nomme Luis Solis.
Dans cet opus, le 1e. signé sur un label, après
de nombreux netlabels et CD-R, le musicien bricole une large
palette d'instrument (guitare, contrebasse, un baby piano, un
mélodica, une 'pen guitar', un casio pt-82...) et autres
bruits. Le résultat n'est pas cacophonique, le bricoleur est
un professionnel et 'Lulo'
présente différentes ambiances très
mélodieuses.
Junpei
de Silencio,
.Tape
et Aitänna77
sont
venus en renfort sur quelques titres. La pochette, signée Knapfla, est
elle aussi bricolée avec différents
collages et assemblages.
Cette folktronica, cousine du travail de Pascal Comelade ou
dans un registre plus electronica des anglais de Psapp, saura émoustiller vos oreilles curieuses.
[22 Janv. 07, Jean-Marc]
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Marsen Jules - Les fleurs (City Centre Offices, Allemagne, 2006)
L'électronique de Marsen Jules est
aérienne
et légère. Les sons numériques y flottent dans une atmosphère
mélancolique. Le musicien allemand utilise des instruments
classiques échantillonnés, comme sur 'Datara' où l'on
entend une guitare ainsi démultipliée (le résultat a un
air de Durutti Column). Sa musique est très organique, on croirait écouter
un orchestre. Il nous déclare
que ses influences se nomment Brian
Eno, Steve Reich, Philip
Glass ou Arvo Pärt, des références
incontournables en la matière. La
légèreté de
sa musique et les ambiances nous font évoquer Eric
Satie. Parmi les artistes contemporains, Marsen
Jules est à rapprocher
du japonais Susumu
Yokota, des russes Fizzarum et
du mexicain Murcof.
Son deuxième album sur City Centre Offices,
après
'Herbstaub' en 2005, renferme huit morceaux aux titres floraux ('Anémone',
'coeur saignant' ou encore le bien nommé 'digitale pourpre',
mais attention la digitaline de la fleur est un violent poison). Ses débuts
sont disponibles en téléchargement libre sur le netlabel Autoplate où l'on
trouvera 'Yara' et 'Lazy sunday funerals'. [06 Juil. 06, Jean-Marc]
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David Bazan - Fewer moving parts ep (Jade Tree, USA, 2006)
David
Bazan a mis fin à Pedro
the Lion. Il officiera désormais en solo ainsi que sous le
nom des Headphones
pour son projet électronique, dont le 1er opus
est sorti l'année dernière. David Bazan
livre cinq nouveaux titres sortis de son studio personnel à
Seattle. Le ep contient pour chaque titre sa version
complète ainsi que sa version acoustique.
Notre auteur compositeur utilise
plusieurs guitares superposées, avec quelques claviers
analogiques ; une recette déjà
éprouvée et fort efficace avec un
résultat raisonnablement énergique. On retrouve
cette puissance maîtrisée dans sa voix grave et
rocailleuse, dans la même famille des Hayden,
Damien
Jurado et Idaho.
Il sait aussi utiliser les aigus, il suffit d'écouter la fin
de 'cold beer and cigarettes'. Dans ses textes
chantés à la 1ere personne, David Bazan
nous parle de ses peurs, ses regrets et s'engage sur le politique 'backwood
nation'. Plus loin, sur 'fewer broken pieces', il cite David
Byrne.
Cet ep à la pochette
dessinée par Zak
Sally, ne sera disponible qu'en version digitale
courant juillet ou vendu en galette lors de
tournées (avec notamment Micah
P. Hinson). Il est d'ores et
déjà en écoute intégrale
ici. Voilà de quoi nous faire patienter pour un album
annoncé pour 2007.
[27 Juin 06, Jean-Marc]
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Boards Of Canada - Trans Canada Highway ep (Warp, Ecosse, 2006)
Les discrets Board
Of Canada ( peu d'interviews, de rares concerts...)
livrent un 6 titres ep, dénommé 'Trans
Canada highway' ; faut-il voir dans ce titre et
visuel, un clin d'oeil au 'Autobahn' (1974) de Kraftwerk ?
Pour parcourir cette autoroute verte, ce n'est pas la coccinelle
allemande que nous proposent les Écossais, mais
plutôt un aéronef, leur musique étant
plutôt atmosphérique qu'au ras du bitume. Nous
décollons donc avec 'Dayvan cowboy', un
morceau (le meilleur) de 'Campire headbase' sorti
l'année dernière, qui est clôture
également ce nouvel ep, remixé et
étiré (9 minutes dont 3 minutes d'intro.) par Odd Nosdam
(Anticon). Cela nous laisse 4 inédits, dont deux courtes
merveilles, qui pourraient être une bande-annonce d'un prochain album.
Habitués à
l'exercice du ep (le récent 'In a beautiful place',
'Twoism' et 'Hi scores' de
leurs débuts, réédités par Warp),
les BOC
nous emmènent dans des territoires nouveaux ; les passagers
que nous sommes sont partagés entre le bonheur de cette
découverte et la frustration de la courte durée,
attendant impatiemment le prochain départ.
[13 Juin 06, Jean-Marc]
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