Ibn Al Rabin - Le monde change trop vite (Groinge (éditions), France, 2006)
'Le monde
change trop vite' constate le personnage
secoué dans l'histoire imaginé par Ibn
Al Rabin.
En effet, le locataire de ce livre emménage dans un immeuble
qui change
de ville, sans compter d'autres changements annexes ... Ibn
Al Rabin reprend ici un travail
réalisé
dans le cadre de la fabrique de fanzines où il enfilait le
bleu de travail avec Baladi
(avec qui il avait
signé 'dormez
vous?'), Andréas
Kündig
et Yves Levasseur.
Ils ont ainsi tourné
de festivals en rencontres aux quatre coins de l'Europe et au
delà.
La base utilisée par le genevois pour
cet album édité par les éditions
nicoises du Groinge vient du festival "explosion
du zine"
de Toulouse ; voilà des planches qui auront bien
voyagées ! Plongez
vous dans ce petit ouvrage qui tient dans la poche idéal si
vous
décidez d'emménager dans un immeuble nomade. Il
se dévore d'une traite
sans que le monde ne change autour de vous, car finalement notre monde
change bien moins vite que celui d'Ibn
Al Rabin !
[19 Janv. 06, Jean-Marc]
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Claude Desmedt - Lointain (Employé du moi (l'), Belgique, 2006)
Un homme vivant solitaire dans
les bois se blesse
en chassant sa nourriture quotidienne. Il va vite devenir l'esclave
d'un curieux
habitant solitaire à l'écart
du village chargé d'exécuter les peines capitales
avant d'enterrer
les condamnées. Ce bourreau / fossoyeur voit dans sa
récente capture
de la main d'oeuvre facile contre de la nourriture. Et notre prisonnier
semble apprécier
le repas
fourni en gamelle, mais la liberté lui manque ...
Claude Desmedt nous
livre avec son 1er album, un récit muet
bien étrange
situé dans un univers sauvage et impitoyable aux temps de la
conquête
de l'ouest américain (aux vues des costumes des rares
villageois montrés).
Le comportement énigmatique des personnages
soulève des questions
philosophiques sur la liberté (et son contraire, la
servilité )
... à vous
de découvrir tout ceci en quatre chapitres au dessin en
bichromie vert et marron. 'Lointain'
a été pré-publié en
monochrome vert sur le site de l'employé du
moi, dans les carnets des locataires de cette maison
collective bruxelloise au catalogue fort recommandable comme 'abruxellation'
auquel Claude
Desmedt avait participé aux
côté de David
Libens et Bert
entre autres. A découvrir sur le web, mais rien ne vaut
le papier pour dévorer cette histoire énigmatique
qui une fois
refermé vous
fera cogiter sur des questions pas si lointaines ...
(précision : à patienter jusqu'à fin
janvier pour harceler votre libraire).
[14 Janv. 06, Jean-Marc]
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Gilles Rochier - Igor et moi #1 (France, 2006)
Mais qui est donc Igor ? Sur le blog du même nom,
on trouve des dessins de tags sur les murs de sa ville et d'ailleurs. Vous
ne trouverez aucune bombe vide sur les lieux du blog, mais vous pourrez retrouver
sa trace dans un petit
fanzine "Igor et moi" dont le 1er numéro vient
de sortir. Tout
ceci sent presque la bombe de peinture (mention peinture fraîche présente
en couverture) tellement le travail est bien fait malgré le minimalisme
de l'objet (une feuille entre A4 et A3 plié, en impression numérique).
Mais qui se cache derrière la casquette bleue
de Igor ... ? ... Le mystère
reste entier, seule certitude, les dessins sont ceux de Gilles
Rochier, auteur à qui
l'on doit
'en vrac' (fanzine compilé par les éditions 6
pieds sous terre chez qui vous trouverez aussi 'dernier étage' ; signalons
également la future sortie cette fin de mois de 'Thony Banco',
ouvrage réalisé avec
Jacques des Portes aux
toutes nouvelles éditions
Premières pousses). 'Igor
et moi #1' s'obtient
en envoyant un e-mail avec quelques civilités à son
auteur via son blog. [09 Janv. 06, Jean-Marc]
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Mahler - L'art selon Madame Goldgruber, insultes (L'Association, Autriche, 2005) Comme nous l'explique son auteur dans un
préambule, ce livre aurait du être un recueil de
textes théoriques sur ses travaux comme
catalogue d'exposition d'une galerie autrichienne. Mahler
en a
profité pour parler du rapport entre Art et bande
dessinée (le "9ème Art") ; question
dont il se fiche royalement, mais au moins cela lui a permis de
détourné une commande qui ne l'enchantait
guère mais aussi de livrer quelques insultes (sous titre de
cet ouvrage) et diffamations. Le titre doit son origine à
une question très administrative d'une fonctionnaire des
impôts, Mme
Goldgruber, dans quelle catégorie ranger le
travail de Mr Mahler,
et peut il justifier une déduction reservée aux
artistes
?
Le reste des histoires est tout aussi
auto-biographique avec d'autres épisodes administratifs
(passage de douane, commission de subventions pour un film
d'animation), ou encore des conférences qu'il a
donné, des expositions etc. Mahler
porte
un
regard ironique sur le milieu "artistique" et nous régale de
ses commentaires avec un dessin minimaliste très efficace et
lui aussi tout aussi humoristique (ses précédents
ouvrage fonctionnaient par un humour très visuel quasi muet).
Ce travail de réflexion qui aurait du
être théorique au départ est le
3ème titre de la collection 'éprouvette'
de l'Association
qui regroupe des essais sur la bande dessinée ('désœuvré'
de Lewis
Trondheim
sur la crise des auteurs et 'plates-bandes'
le pavé dans la mare des éditeurs de J.Christophe
Menu,
lui aussi victime administrative avec l'Association
au
moment de la question du classement en revue de 'Lapin'
...). [02 Janv. 06, Jean-Marc]
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