Steve Buscemi - Lonesome Jim (USA, 2005)
On connaît bien l'acteur Steve Buscemi, il suffit
d'évoquer
le nom de mister pink de Reservoir Dogs (Quentin Tarantino) pour
raviver les souvenirs de ses autres rôles ('Mystery Train' de Jim Jarmush,
'Fargo', 'Big
Lebowski', 'Barton
Fink' des frères Coen, 'Ghost world' de Terry Zwigoff ou encore les
Sopranos à la télévision). Il vient de réaliser son
3ème film, 'Lonesome Jim'
Son personnage principal est interprété par
Casey Affleck (acteur et co-scénariste de 'Gerry' de Gus
Van Sant, et le
frère de Ben Affleck, "acteur hollywoodien" ...). Jim, 27 ans renonce à vivre à New
York où il espérait devenir écrivain (ses maîtres à penser
ont tous mal terminé ...) et
retourne dans une ville perdue de l'Indiana chez ses parents. Il partage la maison
avec sa mère
plus que présente,
un père presque absent, et Tim son frère, père célibataire
de 30 ans. Jim se serait bien vu déprimer tranquillement, mais c'est
Tim qui passe à l'action en voulant mettre fin à ses jours après
une discussion entre frères. Du coup, Jim se retrouve à l'usine
familiale (d'échelles métalliques), heureusement une bonne nouvelle
contrebalance son quotidien, il fait connaissance de Anika
(Liv Tyler), infirmière qu'il rencontre le soir de son retour.
Le film est réalisé avec une économie
de moyens, filmé en grande partie en DV pour un budget total de 500 000$.
On retrouve deux acteurs fidèles déjà présent sur
'Trees Lounge' (1996) et 'Animal factory' (2000) ,
Seymour Cassel (une des dernières
légendes de la famille Cassavetes parenté évidente
de Buscemi), et Mark
Boone Junior (qui joue un oncle déjanté, un second
rôle
hilarant, seconds rôles que connaît bien Buscemi l'acteur).
Le regard de Steve
Buscemi sur
ces personnages est très attachant sans les épargner et
tout en nous posant une question pas évidente,
à savoir comment fuire la déprime (l'affronter dans sa maison
familiale ? se fondre dans une grande ville ? l'écrire ? la fuire loin
? ...).
L'avenir de Steve Buscemi se
conjugue derrière
et devant la caméra,
il réalisera un remake d'un film de Théo
Van Gogh réalisateur
néérlandais assassiné (projet collectif avec Stanley
Tucci et Bob
Balaban), et on le verra dans 'Art school confidential' de Terry
Zwigoff et Daniel
Clowes.
[21 Nov. 05, Jean-Marc]
|
David Cronenberg - Cycle cinémathèque française (Cinémathèque Française, Canada, 2005)
La cinémathèque
française fraîchement
installée à Bercy (Paris 10ème) consacre un cycle au travail
de David
Cronenberg ce
mois de novembre (du 2 au 27). Tous ses films seront projetés,
des films fantastiques à petit budget des années 70 à 'Spider' (
'History of violence', adapté d'une bande dessinée
du même nom était lui présenté hors cycle, avant sa
sortie nationale le 2 nov.)
en passant par 'la
mouche' réalisé à Hollywood
avant qu'il ne se démarque des grands studios (la reconnaissance des critiques
hors-genre est venue avec 'faux semblant', un film charnière
dans sa carrière, grand
prix au festival du film fantastique d'Avoriaz en 1988). Le travail du réalisateur
canadien est atypique, marqué par des questionnements sur
les mutations humaines qu'elles soient organiques ou psychologiques, avec un
oeil très visionnaire.
La cinémathèque projettera
également certains films de télévision ou court-métrages
(comme 'the italian machine' ou 'letter from Michelangelo') comme
l'avait fait le festival cinéma tout-écran de
Genève en
2001. Autre bonus, on pourra voir sur grand écran le documentaire
de la série
'Cinéma,
de notre temps' 'I
have to make the world be flesh' réalisé par André S.
Labarthe. [28 Oct. 05, Jean-Marc]
|
|
Lodge Kerrigan - Keane (USA, 2005)
Dans
la grande gare routière de New York, un homme demande avec insistance
aux guichetiers de l'aide pour retrouver sa fille égarée
en ces lieux six mois plus tôt. L'homme s'appelle William Keane,
divorcé,
sans emploi, sa
seule obsession est de retrouver sa fille. Il est au bord du gouffre, le gouffre
de la folie, un personnage border-line. L'hôtel dans lequel il s'est établit
est un lieu de transit pour personnes en attente de jours meilleurs ... Il y
rencontre une femme et sa fille qui doivent rejoindre le père de famille
parti travailler dans une autre ville. William Keane mérite
t-il la confiance de cette femme qui lui confie sa fille le temps de régler
ses problèmes
...
La caméra qui suit William Keane (plus
exactement l'acteur anglais Damian Lewis)
est celle du new-yorkais Lodge
Kerrigan qui signe son 3ème film ('Claire Dolan' en
98 et 'clean
shaven' en 94). On ne pourra s'empêcher de penser aux travaux des
frères
Dardenne et
en particulier à 'Rosetta' (William
Keane se répète
aussi "je m'appelle ... "), on retrouve le même procédé de
caméra fixée sur son personnage principal, une absence totale de
musique, un générique qui tombe en silence absolu etc. Le
réalisateur revendique des influences anglaises, avec le cinéma
social de Mike Leigh et de Ken
Loach. L'approche
cinéma vérité renvoi
aussi à son aîné new-yorkais John
Cassavetes.
Le cinéma est fait d'influences par delà les frontières
(dans le cas présent l'Atlantique).
Keane n'en
reste pas moins un film original et unique, un film fort qui saisira le spectateur au
delà de ses 90 minutes. [14 Oct. 05, Jean-Marc]
|
Cinémathèque Française - Ré-ouverture - exposition Renoir / Renoir (France, 2005)
La cinémathèque française avait
fermé ses
portes début mars à Chaillot près de la tour Eiffel, elle
les ré-ouvre
cette fin septembre quai de Bercy face à la B.N.F.
L'institution inaugure
ses nouveaux locaux avec une rétrospective Jean
Renoir jusqu'au
31 décembre (avec
l'édition
d'un coffret 12 dvd, le premier labélisé cinémathèque).
Le réalisateur du 'Déjeuner sur l'herbe', de 'la
bête humaine' (entre nombreux autres) est
aussi au programme de l'exposition temporaire (jusqu'au 9 janvier), intitulée
Renoir / Renoir. Elle confronte les toiles du maître Pierre-Auguste et
les films de son fils Jean (mais aussi d'autres artistes de
la famille). Une
partie exposition permanente abrite elle les objets autour du cinéma (costumes, écrits,
appareils ...) qui ne pouvait être montré faute de place jusqu'à maintenant.
Côté projection, à signaler également
que la
cinémathèque
propose également un hommage à l'acteur anglais Michael
Caine.
Le programme complet ainsi que les nombreuses autres activités sont à consulter
sur le nouveau site web de l'institution. [29 Sept. 05, Jean-Marc]
|
|