Lodge Kerrigan - Keane (USA, 2005)
Dans
la grande gare routière de New York, un homme demande avec insistance
aux guichetiers de l'aide pour retrouver sa fille égarée
en ces lieux six mois plus tôt. L'homme s'appelle William Keane,
divorcé,
sans emploi, sa
seule obsession est de retrouver sa fille. Il est au bord du gouffre, le gouffre
de la folie, un personnage border-line. L'hôtel dans lequel il s'est établit
est un lieu de transit pour personnes en attente de jours meilleurs ... Il y
rencontre une femme et sa fille qui doivent rejoindre le père de famille
parti travailler dans une autre ville. William Keane mérite
t-il la confiance de cette femme qui lui confie sa fille le temps de régler
ses problèmes
...
La caméra qui suit William Keane (plus
exactement l'acteur anglais Damian Lewis)
est celle du new-yorkais Lodge
Kerrigan qui signe son 3ème film ('Claire Dolan' en
98 et 'clean
shaven' en 94). On ne pourra s'empêcher de penser aux travaux des
frères
Dardenne et
en particulier à 'Rosetta' (William
Keane se répète
aussi "je m'appelle ... "), on retrouve le même procédé de
caméra fixée sur son personnage principal, une absence totale de
musique, un générique qui tombe en silence absolu etc. Le
réalisateur revendique des influences anglaises, avec le cinéma
social de Mike Leigh et de Ken
Loach. L'approche
cinéma vérité renvoi
aussi à son aîné new-yorkais John
Cassavetes.
Le cinéma est fait d'influences par delà les frontières
(dans le cas présent l'Atlantique).
Keane n'en
reste pas moins un film original et unique, un film fort qui saisira le spectateur au
delà de ses 90 minutes. [14 Oct. 05, Jean-Marc]
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Cinémathèque Française - Ré-ouverture - exposition Renoir / Renoir (France, 2005)
La cinémathèque française avait
fermé ses
portes début mars à Chaillot près de la tour Eiffel, elle
les ré-ouvre
cette fin septembre quai de Bercy face à la B.N.F.
L'institution inaugure
ses nouveaux locaux avec une rétrospective Jean
Renoir jusqu'au
31 décembre (avec
l'édition
d'un coffret 12 dvd, le premier labélisé cinémathèque).
Le réalisateur du 'Déjeuner sur l'herbe', de 'la
bête humaine' (entre nombreux autres) est
aussi au programme de l'exposition temporaire (jusqu'au 9 janvier), intitulée
Renoir / Renoir. Elle confronte les toiles du maître Pierre-Auguste et
les films de son fils Jean (mais aussi d'autres artistes de
la famille). Une
partie exposition permanente abrite elle les objets autour du cinéma (costumes, écrits,
appareils ...) qui ne pouvait être montré faute de place jusqu'à maintenant.
Côté projection, à signaler également
que la
cinémathèque
propose également un hommage à l'acteur anglais Michael
Caine.
Le programme complet ainsi que les nombreuses autres activités sont à consulter
sur le nouveau site web de l'institution. [29 Sept. 05, Jean-Marc]
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Jacques Tati - My uncle (Films de mon oncle (les), France, 2005)
Le travail de restauration des films de Jacques Tati entreprit par Jérôme Deschamps avec les films de mon oncle (il est effectivement son neveu) se poursuit. Après 'Playtime', c'est au tour de 'mon oncle' de ressortir en copie neuve. Enfin plutôt 'my uncle', car seuls les négatifs (indispensables pour une restauration) de la version américaine ont pu être retrouvés en intégralité.
C'est donc l'occasion de découvrir la version tournée en parallèle spécialement pour le public américain et les Oscars (qu'il obtint en 1959 comme meilleur film étranger, après le prix spécial du jury à Cannes en 1958). Comme Tati ne voulait pas de sous-titres (malgré le peu de dialogues), il a doublé la prise de toutes les scènes parlées ou avec la présence de textes (panneaux, enseignes) à l'écran. Le montage diffère lui aussi de son double original français, revu pour une meilleure compréhension du public américain. Quelques petites adaptations car la matière principale du film (et de Tati), à savoir l'humour visuel, de situation mais aussi sonore est universelle.
'My uncle' avait connu un succès aux USA et lui avait ouvert les portes de Hollywood. Mais devant les contraintes (le film devait avoir Sophia Loren en vedette et s'appeler 'Mr Hulot goes west'), il refusa par un "No sir, Mr Tati goes east" (ce qui fût mal interpréter par les studios en période de guerre froide ...). Le seul Mister Hulot restera ainsi celui de 'my uncle' (et celui prononcé par sa voisine anglaise dans les 'vacances de Mr Hulot' ...). [22 Aou. 05, Jean-Marc]
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Rainer Werner Fassbinder - Rétrospective, partie 2 (Centre Pompidou, Allemagne, 2005)
Deuxième acte de la rétrospectiveRainer
Werner Fassbinder qui
aurait eu 60 ce printemps 2005 :
• Tout d'abord Carlotta films édite en Dvd les 8 films
ressortis en salles cet automne (rétrospective, 1ère partie) dans 2 coffrets
('le Mariage
de Maria Braun' et 'le droit du plus fort' sont aussi disponibles
en édition simple).
• Une nouvelle série de 8 films sera projetée dans les salles à partir
du 13 avril pour les premiers servis : 'Lili
Marleen', 'Le marchand de quatre saisons', 'La femme du chef de gare', 'L'année
des 13 lunes', 'Roulette chinoise', 'Le soldat américain', 'L'amour est plus
froid que la mort' et 'Prenez garde à la sainte
putain'.
• Une rétrospective intégrale des 43 films du cinéaste allemand se déroulera
au Centre
Pompidou à Paris du 13 avril au 6 juin 2005, accompagnée d'une exposition
avec photos, carnets de travail et story-boards. Le centre publiera également
une édition française de 'Rainer
Werner Fassbinder', ouvrage référence de Thomas
Elsaesser déjà sorti en anglais
et en allemand. Enfin, en collaboration avec le Goethe Institut (chargé
de la promotion de la culture allemande), un colloque réunira anciens collaborateurs,
acteurs, cinéastes et spécialistes. [13 Avr. 05, Jean-Marc]
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