John Cassavetes - Minnie et Moskowitz / Husbands (USA, 2005)
En 1970, John Cassavetes réalise son 1er
film en couleurs,
"Husbands", l'histoire de trois copains (John
Cassavetes, Ben Gezzara et Peter
Falks) en crise après l'enterrement
d'un ami. Un an plus tard il réalise "Minnie
et Moskowitz" avec Gena Rowlands et Seymour
Cassel (avec des moustaches de gaulois!) .
Moskowitz impulsif et fougueux et sans grande éducation quitte
New York pour le soleil de Los Angeles. Il y fait la rencontre de Minnie une
femme cultivée et intelligente ... Rares sont ceux qui sont parvenus comme John
Cassavetes à
filmer la force de l'amour.
Ces deux films ressortent actuellement en salle
, à voir ou à revoir, l'occasion de redécouvrir la "famille" Cassavetes (ses
acteurs, mais aussi sa maison, lieu de tournage commun à nombreux de ses films,
mais aussi Mme Cassavetes et Mme Rowlands mères qui jouent les rôles des
mères de Minnie et Moskowitz). Une sortie qui
laisse présager d'une prochaine édition dvd ... [26 Janv. 05, Jean-Marc]
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Hayao Miyazaki - Le château ambulant (Ghibli studio, Japon, 2004)
Adapté d'un roman anglais de Diana Wynne Jones, "le château ambulant" reprend tout l'univers imaginaire de Hayao Miyazaki, naturaliste, et baroque (une ville au style hollandais du XIXème, comme dans "Kiki la sorcière" où accostent des bateaux de guerre au style futuriste). L'écran déborde de couleurs pour le régal du spectateur (sans lui nuire [cf une déclaration de Tati ...]). Le film contient les thèmes récurrents de Miyazaki, la métamorphose, le double, des enfants seuls et responsables, ainsi que l'amour salvateur. On retrouve également des éléments graphiques d'anciennes de ses oeuvres (les machines volantes proches de celles de "Porco Rosso" ou du "Château dans le ciel", les monstres gluants et visqueux de "Chihiro"...). Miyazaki puise aussi dans le monde de l'animation japonaise, le personnage de Hauru a un petit air d'Albator... C'est aussi un maître dans l'art de la récupération, à l'image du château ambulant, assemblage de bric et de broc (un croisement entre une sculpture de Jean Tinguely et de Jan Svankmajer). Joe Hisaishi (auteur des bandes sons des Kitano) signe de nouveau la musique de cette fresque visuelle animée. Malgré toutes ses analogies, Miyazaki livre une nouvelle oeuvre originale. Le film surprendra ses fidèles spectateurs, petits et moins petits avec qui il partage sa flamme intacte!
A noter jusqu'au 13 mars, une exposition Miyazaki
- Moebius à la Monnaie de
Paris. [18 Janv. 05, Jean-Marc]
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Pablo Trapero - Voyage en famille (Océan films, Argentine, 2004) Lors de son 84ème anniversaire, Emilia déclare
vouloir assister au mariage d'une nièce à l'autre bout du pays, sa région natale.
Toute la famille (ses deux filles, les maris et les petits enfant) s'entasse
dans un Vicking 1958 (un pick-up transformé en camping car). Et l'équipée quitte
Buneos Aeres direction Misiones, 1200 kms au nord, à la frontière brésilienne. Les
histoires de famille embarquent également à bord du vieux véhicule. Si ce dernier
n'avance pas très vite (à peine plus vite que la tondeuse de "une
histoire vraie"
de David Lynch, autre voyage à caractère familiale...) et doit subir quelques
réparations (avec la débrouillardise sud-américaine), il avance toujours ...
C'est la leçon de ce voyage ...
Pablo Trapero ne s'enferme pas dans
un genre cinématographique, aucun de ses 3 films ne ressemble au précédent. Montage
haché, quelques plans purement "graphiques" et une caméra instable au début
du voyage pour devenir plus posée à l'arrivée définissent le style de cette comédie.
Une comédie qui s'amuse de la famille, une vraie comédie à l'italienne signé Trapero ! [12 Janv. 05, Jean-Marc]
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Benoît Jacquot - A tout de suite (France, 2004)
Une étudiante aux Beaux-Arts (Isild le Besco) rompt avec un amour étudiant. Avec sa copine qui partage clandestinement la chambre de l'appartement bourgeois qu'elle occupe avec son père divorcé et sa soeur, elle rencontre le soir même un maghrébin (Ouassini Embarek), voyou de Belleville et connaît le coup de foudre. Le voyou passe au gangstérisme en braquant une banque et la jeune fille quitte tout pour le suivre dans sa cavale. Ils partiront avec un complice et sa compagne (une autre "voyoute") pour le Sud, l'Espagne, le Maroc. Après l'insouciance vient le temps de la méfiance et de la traque. La peur s'installe, et elle pose alors la question d'une éventuelle séparation. L'éventualité deviendra réalité à la douane grecque. Lui la perdra alors démunie dans une ville sans repères.
Benoît Jacquot adapte une histoire vraie qu'il a découvert dans une émission télévisée. Il filme l'essentiel allant au plus proche du personnage principal et de ses émotions. Ils n'ont pas de prénoms. 'A tout de suite' est l'histoire de "elle et lui", puis de "elle sans lui". Ce film tourné avec une économie de moyens en noir et blanc (en DV, également bien pratique pour raccorder des images d'époque [1975]) a été vécu comme pour un 1er film déclare Benoît Jacquot (cf les Cahiers du Cinéma n°596). Il renouvelle aussi le genre de la cavale amoureuse (comme 'Roberto Succo' avec la même actrice) en restant avec "elle". [05 Janv. 05, Jean-Marc]
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