 Brightblack Morning Light - Ali.Cali.Tucky (Galaxia, USA, 2005)
Découvert par la famille Palace, Brightblack se fait une place de choix dans la musique lente (très lente) américaine, dans la lignée des Acetone . Le groupe est la réunion de N.D. "Nabob" Shineywater (guitares, chant) et de Rachel "Raybob" Hugues (pianos et choeurs). Élevés tous deux dans l'Alabama rural, lui chantait dans une chorale gospel avec un de ses pères adoptifs, pasteur spirituel parmi les fermiers. Ils ont pris la route direction le sud et vivent en Californie dans un camion allant de boulots vers d'autres petits boulots.
Leur 1ère production est un split ep avec Bonnie "Prince" Billy (Will Oldham), ' Rayniwood' (Palace records), collaboration renouvelée par des tournées communes et un 2nd split ep, 'Peebles and ripples' (Drag City). Leur 1er album est enregistré dans le Kentucky natal (et rural) des Palace Brothers, par Paul Oldham (un frère "Palace" fondateur de Anomoanon). Vous avez maintenant tous les éléments pour mettre un sens à son nom, 'Ala.Cali.Tucky' est en effet la contraction des trois États impliqués dans sa conception. Tous les instruments (vintage) respectent les limitations de cadence, très lente, imposée par le phrasé prolongé par le chanteur. Brightblack parvient tout de même dans ce cadre à faire des changements de rythmes, des contre-cadences et de glisser une certaine énergie latente. Ce qui pourrait paraître monotone ne l'est en rien, ce ne sont pas les criquets qui accompagnent les inter-titres et la conclusion de l'album qui me contrediront.
Paru en 2004, cet album est un bijou encore trop méconnu de ce côté de l'Atlantique (faute de dates européennes), mais la situation devrait changer pour le prochain album signé chez Matador. [30 Aou. 05, Jean-Marc] 
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 Various Artists - Sprout (bande originale) (Record collection, USA, 2005)
Saviez-vous que Will Oldham (aka Bonnie "Prince" Billy, Palace, Superwolf ...) est un adepte de la planche à vague (autrement dit du surf), loin de l'image que l'on peut se faire du musicien post-country / folk. On comprend mieux son implication à la bande son d'un film documentaire sur le mouvement surf, nommé "Sprout", réalisé par Thomas Campbell (aucune sortie française prévue, voir le site du film). Le musicien du Kentucky est ainsi apparu sur scène avec son compagnon Matt Sweeney (soit le duo Superwolf) en juillet 2004 à l'occasion d'un concert insolite pour la sortie du film.
La bande original du film regroupe bien d'autres pépites et autres surprises; difficile en effet de s'imaginer la scène post-rock de Chicago (Tortoise, Sam Prekop, pour l'occasion) associée à ce sport aquatique. Voilà plus d'un cliché qui éclate : les surfeurs n'écoutent pas tous des groupes "joyeux" (ne me demandez pas de caricaturer d'avantage). Un groupe, le Sprout house band, réunit pour l'occasion et pour quelques titres, Tommy Guerrero (guitariste amateur lui de glisse urbaine, le skateboard), Money Mark (des Beastie Boys, eux aussi des skateurs) et Jack Johnson (ancien surfeur professionnel reconverti dans le pop-rock). Les Calexico, Him, Hope Sandoval (ex Mazzy Star) et Mojave 3 (voir les surfeurs de la pochette de 'out of tune') complètent cette bande très originale. [22 Aou. 05, Jean-Marc] 
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 Damien Jurado - On my way to absence (Secretly Canadian, USA, 2005)
Dans la famille des song-writers folk-rock nord-américains aux guitares incisives et à la voix rocailleuse où l'on retrouve Pedro the Lion et Hayden, Damien Jurado livre son 5ème album. Outre, Eric Fisher, fidèle compagnon à la production, de nombreux invités musiciens sont ici présents. Les mélodies sont plutôt calmes et posées, hors mis deux morceaux plus énergiques ('Lion tamer' et 'I am the mountain' une réminiscence de la période 'I break chairs').
'On my way to absence' s'ouvre sur quelques notes de guitare sèche, la voix vient s'y poser calmement, un frémissement de timbales annonce l'arrivée des violons et d'un piano qui égrène quelques notes ('white center'). Il se termine par de lentes notes au piano de plus en plus espacées ('a jealous heart is a heavy heart'), l'ampli s'arrête, le parquet craque, la porte de cet album se referme et Damien Jurado vient d'apprivoiser le silence. [09 Mai 05, Jean-Marc] 
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 Orwell - L'archipel (Twin Fizz records, France, 2005)
'Des lendemains', 1er album d'Orwell, a ouvert les portes d'une carrière internationale d'est en ouest, avec en point d'orgue une dizaine de concert en Amérique du Nord. Voici les cinq nancéens de retour avec un nouvel opus, 'l'archipel' composé de 12 îles, 12 titres mélodiques chantés en français ou en anglais, aux arrangements ciselés par des orfèvres de la pop (mixé par Yann Arnaud : Syd Matters, Air...). L'album ouvre sur 'in your playground' un morceau entraînant que ne renierait pas Sean O'Hagan et ses High Llamas (avec l'usage d'orgues / piano et d'un trombone), pour remonter plus aux sources, il faudrait parler de l'influence des Beach Boys. Une filiation que l'on retrouve avec un instrumental 'interuption' qui sépare l'album, sur un côté plus mélancolique (comme une seconde face d'un vinyle).
Goûtez à l'atmosphère enjouée de 'l'archipel' pour des lendemains plus optimistes que l'écrivain Orwell. [02 Mai 05, Jean-Marc] 
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