
Pollyanna est un groupe français, plus
exactement un duo qui rassemble une chanteuse - guitariste (Isabelle
Casier) et d'un guitariste - batteur (David
Lopez). Les guitares folks donnent le ton aux compositions chantées
en anglais, sans que l’on ne décèle les origines hexagonales
(une performance suffisamment rare dans les productions musicales françaises
pour le souligner !). Quelques titres voient l'usage supplémentaire
d'un violon (très réussi). Les textes tournent autour de l’âme
humaine et des relations avec les autres, l’autre et soi même (toutes
ces relations sont compliquées et tortueuses). La sensibilité est
proche des song-writers américain(e)s, on pensera à Shannon
Wright en moins électrique ou encore à Jessica
Baillif. Ces talents d’écritures avaient d’ailleurs été remarqués par Françoiz
Breut qui
avait fait appel à Isabelle
Casier pour un titre (‘Departures’). La
chanteuse avait aussi bénéficié de la bienveillance de Dominique
A. qui avait accueilli John (son
ancien groupe) sur quelques dates de sa tournée en 1999.
Les perles de cet album précieux se nomment ‘Frankenstein’, ‘Goodbye’ ou
encore ‘Song for a room’ (‘... not for spotlights
and saturday nights...’). L’ambiance pourra paraître
sombre et triste lors des premières écoutes (la pop-folk
ne se résume
pas à ces ambiances...
oublions les préjugés sur les genres musicaux... et puis oublions
les étiquettes de genre d'ailleurs !). Pollyanna s’en
défendend eux-mêmes à juste titre. On trouve parfois dans
leurs ballades des notes plus joyeuses comme un refrain enjoué sur 'Frankenstein',
appuyé par un certain amusement dans les paroles (‘I felt
so close to this bionic freak and his plastic nose...’).
Et puis de toute manière vous pourrez bien dire ce que vous voudrez à Pollyanna, ‘Whatever they say, I’m a princess’ comme le dit le titre. Optimisme que partage le groupe avec l’héroïne de roman éponyme plus connu aux Etats-Unis (cette petite orpheline n’y perd jamais sa foi dans le ‘Bien’ et tout s’y termine toujours très bien). Oui bien sûr il faut voir dans cette parenté une relation bien plus ambigüe, la musique de Pollyanna est bien plus complexe et ne se réduit pas à une seule dimension. 
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