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| Gianluigi Toccafondo A partire dalla coda (Coconino Press, Italie, 2004) | |
Que les amateurs de Toccafondo se réjouissent, voici un premier ouvrage disponible dans l'hexagone (via une distribution par Vertige Graphic, à demander et à insister auprès de votre libraire). Que les autres lisent cette petite chronique et deviennent des inconditionnels.
Toccafondo est
un artiste peintre multiformes : toile classique, illustration et film d'animation,
domaine par lequel il s'est fait connaître. Ce livre nous présente
ses différents films, à partir de 'la coda' (1989), comme
nous l'indique le titre. Oui vous l'aurez remarqué le titre est en italien,
comme le reste des textes qui introduisent chaque film, mais l'essentiel de l'ouvrage
est composé de reproductions picturales. Le travail éditorial rend
très bien le mouvement à travers des séries
de petites vignettes tout comme le style unique du transalpin avec des cellulos
en pleine page (le livre est "à l'italienne" comme un cellulo - support
du film d'animation peint).
Toccafondo est un véritable sculpteur de formes et de couleurs, ses personnages s'étirent et se transforment dans aplats monochromes, fonds qui sont aussi en mouvement. Il faut voir 'le criminel' (1993) s'échapper avec son ombre et se fondre dans la ville. Dans ses travaux récents, il malaxe et triture des photos et des prises vidéos dans des génériques pour des émissions de télévisions, publicités. On retrouve cette technique dans le générique réalisé pour la Mostra de Venise en 1999 (qui a servi à la couverture). Les oeuvres de Toccafondo respirent le cinéma, 'le criminel' est un vrai film noir. 'la coda' met en scène Buster Keaton ou 'Pier Paolo Pasolini un poeta scomodo' (1997) et 'Essere morti o essere vivi è la stessa cosa' (2000) sont deux hommages au réalisateur italien. Il a aussi réalisé une séquence de 5 minutes, 'la sposa' (2001), pour un long métrage 'le monde à l'envers' de Rolando Colla.
J'espère vous avoir donné le virus Toccafondo si cela n'était déjà fait. C'est un peu une synthèse entre le travail sur la couleur de Mattotti et les collages improbables de Stefano Ricci, tout ceci en version animée : de la peinture animée !
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