Le
monde de l'animation s'est retrouvé comme chaque année à Annecy.
Le festival organisé en plusieurs catégories : la compétition
(longs et courts métrages, films de télévision et films
d'école) et une partie hors compétition (un panorama de la productionannuelle
et des rétrospectives). Le marché (le Mifa) lui permet aux professionnelles
de parler business (achat de films, logiciels et autres produits autour de l'animation).
Quelques semaines après Cannes, le zata ne peut s'empêcher de comparer
les 2 festivals:
Pas
de stars "people" à Annecy, on croise tout de même des
stars de l'animation et restent tout disponibles pour le public (Bill
Plymton par exemple...).
Pas de starlettes : peu de débouchés pour
elles dans l'animation, en plus Annecy n'a pas de croisette !
Les débuts de séance sont plus chahutées
dans l'animation : on voit voler des avions en papier qui rejoignent (pas tous...)
la scène, des ballons ...
Le générique du festival (qui permet d'annoncer
les sponsors...) est au fur et à mesure du festival l'objet d'une réécriture
de la bande-son... Impensable de chahuter le générique traditionnel
de Cannes !
Les séances de projection sont par contre plus
calmes, et Cannes remporte largement la palme des spectateurs malpolis (portables,
fauteuil claqué...).
Pas besoin de posséder un costume noir pour assister
au séance d'Annecy (t-shirt, bermudas et baskets sont largement représentés...
).Pour les films vus voici quelques tendances :
Le
retour de longs métrages de qualité, malgré l'absence
de Shrek (présenté à Cannes).
Le jury 2000 n'avait pas décernéde prix, cette année, Bill
Plymton l'empoche pour 'Mutants Aliens' (1),
une comédie satirique sur l'argent, les médias et les
USA. Un astronaute se retrouve sans possibilité de rentrer
sur Terre, sa capsule étant sabotée par un professeur
sans scrupules quand il s'agit d'argent. Il revient se venger après
20 ans avec l'aide de sa fille et de mutants de l'espace... 2ème
récompense en 3 semaines pour Bill
Plymton qui avait obtenu un prix à Cannes pour
son court-métrage, 'Eat', également présenté à Annecy.
Voir le site web
de Bill Plymton
Au niveau technique, peu de films reprennent l'animation
d'objets filmés image par image (une spécialité des pays
de l'Est il y a quelques années...). Bien sur il y a quelques exceptions,
comme 'Test' du tchèque Vaclav
Svankmajer .
La 3D était très présente, l'occasion
de montrer le réalisme des mouvements humains ('station
D' de l'allemand H.Weiss ou
'Auto' des coréensHa-Mok
Jun & Do-ick Yun),
ou alors plus stylisé "cartoon" comme l'excellent
'for the birds' (2) de Ralph
Eggleston des studio Pixar (Toy Story...). Voir le site web
de Pixar
Parfois les techniques sont mélangées, comme dans l'excellent
'Privet is Kislovodska' (3) du
russe D.Geller qui utilise des photos dans
un décor 3D et des personnages dessinés en 2D très fins.
Ce n'est pas seulement une prouesse technique, l'émotion est également
au rendez-vous de ces 12 minutes aidé par le tango d'Astor
Piazzola ('vuelvo al sur' ). Prix
de la 1ere uvre (ex æquo)
On signalera 'Mistaken identity', une tentative osée
de Maureen Selwood transforme l'héroïne
d'un film noir américain des années 50, "kiss
me deadly" en personnage animée et réunit
aisni les 2 genres.
L'animation traditionnelle sait aussi innover, la preuve avec 'the boy
who saw the iceberg'. Son auteur canadien, Paul
Driessen sépare l'écran en montrant l'action réelle
coté gauche et l'imaginaire du héros coté droit. Prix
spécial du jury.
Peu de production asiatiques étaient présentés
(seules quelques productions coréennes et japonaises, moins nombreuses
que les autres années). Par contre des pays inattendus sont présents
comme l'Iran, l'Albanie ou le Mexique. 'Hasta los huesos' (4) du
mexicain René Castillo remporte d'ailleurs
le prix de la 1ere uvre (ex æquo),
une histoire de morts bien sur !
Parmi les nombreux autres films présentés,
parlons d'une (très belle) machine à gagner des prix, 'father & daughter' (5) de Michaël
Dudok de Wit,. Après un oscar aux USA l'année dernière,
il remporte à Annecy le Grand Prix du Court Métrage.
Le film est un bijou de poésie au graphisme très réussi.
Voir le site web de son
studio 
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On reste dans les films très graphiques,
où chaque dessin est une uvre en elle même (qui
sont d'ailleurs régulièrement exposés en galerie...).
Cette année 2 spécialiste du genre étaient présent,
le suisse Georges Schwizgebel et
'la jeune fille et les nuages' (6),
l'histoire de Cendrillon vu par le genevois, une merveille ! Son homologue
transalpin Gianluigi Toccafondo rend
un hommage à Pier Paolo Pasolini avec
'Essere morti o essere vivi è la stessa cosa' (7) (être
mort ou vivant c'est la même chose). On ne peut pas s'empêcher
de le comparer à Lorenzo Mattotti ...
En
marge du festival, se déroulait la 2ème édition du Vector
Lounge, une "jam session" autour du logiciel d'animation Flash.
Des équipes ont bûchés 3 jours sur une animation. Les
participants pouvaient compter sur des pizzas et des boissons fraîches
pour leur estomac, leurs oreilles étant pris en charge par des DJs qui
se succédaient aux platines ! La crème des studios français étaient
là : ×il pour il (visiodrome, Henri Chapier), Chman (Banja.com), Tokto,
Megalostudio, Tv-up.... Ces studios travaillent tous sur des aspects
ludiques ( de l'entertainement, du jeu en français !), mais aussi
sur des contenus plus culturels. Exemple de cette pluralité avec Frogcast,
une équipe
normande qui adapte de l'arcade sur le net (les standards comme PacMan ou
1941...) et qui réalise des sites cinéma (Polanski etc...).
Visite du site Frogcast
Plus d'infos (et les oeuvres réalisées !) sur le site du Vector
Lounge
L'animation subit d'ailleurs ces mutations technologiques,
les nouvelles technologies baissent considérablement le coût de
réalisation d'un film, pas facile de convaincre des producteurs pour un
film traditionnel... Et une fois réalisé le film d'animation rencontre
un autre problème : la diffusion ! Les grilles des chaînes se referment
de plus en plus à l'animation... Canal + arrête par exemple
'micro ciné' (qui n'était pas exclusivement dédiée
au genre mais lui accordait une part importante). Les amateurs trouveront quelques
rendez-vous sur Arte (les courts-circuits du lundi soir
et micromania du dimanche soir) et chercheront du coté du
satellite ou du câble...
... En attendant le haut débit sur le net ???, réponse dans les
prochaines éditions du festival ! 
 1 autre article sur Festival d'animation d'Annecy : • Edition 2000
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