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 On n'est curieux qu'à proportion qu'on est instruit (Jean-Jacques Rousseau)

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Festival d'animation d'Annecy
Edition 2001 (France, 2001)



Le monde de l'animation s'est retrouvé comme chaque année à Annecy. Le festival organisé en plusieurs catégories : la compétition (longs et courts métrages, films de télévision et films d'école) et une partie hors compétition (un panorama de la productionannuelle et des rétrospectives). Le marché (le Mifa) lui permet aux professionnelles de parler business (achat de films, logiciels et autres produits autour de l'animation).
Quelques semaines après Cannes, le zata ne peut s'empêcher de comparer les 2 festivals:

   • Pas de stars "people" à Annecy, on croise tout de même des stars de l'animation et restent tout disponibles pour le public (Bill Plymton par exemple...).
   • Pas de starlettes : peu de débouchés pour elles dans l'animation, en plus Annecy n'a pas de croisette !
   • Les débuts de séance sont plus chahutées dans l'animation : on voit voler des avions en papier qui rejoignent (pas tous...) la scène, des ballons ...
   • Le générique du festival (qui permet d'annoncer les sponsors...) est au fur et à mesure du festival l'objet d'une réécriture de la bande-son... Impensable de chahuter le générique traditionnel de Cannes !
   • Les séances de projection sont par contre plus calmes, et Cannes remporte largement la palme des spectateurs malpolis (portables, fauteuil claqué...).
   • Pas besoin de posséder un costume noir pour assister au séance d'Annecy (t-shirt, bermudas et baskets sont largement représentés... ).Pour les films vus voici quelques tendances :

   • Le retour de longs métrages de qualité, malgré l'absence de Shrek (présenté à Cannes). Le jury 2000 n'avait pas décernéde prix, cette année, Bill Plymton l'empoche pour 'Mutants Aliens' (1), une comédie satirique sur l'argent, les médias et les USA. Un astronaute se retrouve sans possibilité de rentrer sur Terre, sa capsule étant sabotée par un professeur sans scrupules quand il s'agit d'argent. Il revient se venger après 20 ans avec l'aide de sa fille et de mutants de l'espace... 2ème récompense en 3 semaines pour Bill Plymton qui avait obtenu un prix à Cannes pour son court-métrage, 'Eat', également présenté à Annecy. Voir le site web de Bill Plymton

   • Au niveau technique, peu de films reprennent l'animation d'objets filmés image par image (une spécialité des pays de l'Est il y a quelques années...). Bien sur il y a quelques exceptions, comme 'Test' du tchèque Vaclav Svankmajer .
 
 
La 3D était très présente, l'occasion de montrer le réalisme des mouvements humains ('station D' de l'allemand H.Weiss ou 'Auto' des coréensHa-Mok Jun & Do-ick Yun), ou alors plus stylisé "cartoon" comme l'excellent 'for the birds' (2) de Ralph Eggleston des studio Pixar (Toy Story...). Voir le site web de Pixar
Parfois les techniques sont mélangées, comme dans l'excellent 'Privet is Kislovodska' (3) du russe D.Geller qui utilise des photos dans un décor 3D et des personnages dessinés en 2D très fins. Ce n'est pas seulement une prouesse technique, l'émotion est également au rendez-vous de ces 12 minutes aidé par le tango d'Astor Piazzola ('vuelvo al sur' ). Prix de la 1ere œuvre (ex æquo)
 
 
On signalera 'Mistaken identity', une tentative osée de Maureen Selwood transforme l'héroïne d'un film noir américain des années 50, "kiss me deadly" en personnage animée et réunit aisni les 2 genres.
L'animation traditionnelle sait aussi innover, la preuve avec 'the boy who saw the iceberg'. Son auteur canadien, Paul Driessen sépare l'écran en montrant l'action réelle coté gauche et l'imaginaire du héros coté droit. Prix spécial du jury.

   • Peu de production asiatiques étaient présentés (seules quelques productions coréennes et japonaises, moins nombreuses que les autres années). Par contre des pays inattendus sont présents comme l'Iran, l'Albanie ou le Mexique. 'Hasta los huesos' (4) du mexicain René Castillo remporte d'ailleurs le prix de la 1ere œuvre (ex æquo), une histoire de morts bien sur !

   • Parmi les nombreux autres films présentés, parlons d'une (très belle) machine à gagner des prix, 'father & daughter' (5) de Michaël Dudok de Wit,. Après un oscar aux USA l'année dernière, il remporte à Annecy le Grand Prix du Court Métrage. Le film est un bijou de poésie au graphisme très réussi.
Voir le site web de son studio

   On reste dans les films très graphiques, où chaque dessin est une œuvre en elle même (qui sont d'ailleurs régulièrement exposés en galerie...). Cette année 2 spécialiste du genre étaient présent, le suisse Georges Schwizgebel et 'la jeune fille et les nuages' (6), l'histoire de Cendrillon vu par le genevois, une merveille ! Son homologue transalpin Gianluigi Toccafondo rend un hommage à Pier Paolo Pasolini avec 'Essere morti o essere vivi è la stessa cosa' (7) (être mort ou vivant c'est la même chose). On ne peut pas s'empêcher de le comparer à Lorenzo Mattotti ...

   En marge du festival, se déroulait la 2ème édition du Vector Lounge, une "jam session" autour du logiciel d'animation Flash. Des équipes ont bûchés 3 jours sur une animation. Les participants pouvaient compter sur des pizzas et des boissons fraîches pour leur estomac, leurs oreilles étant pris en charge par des DJs qui se succédaient aux platines ! La crème des studios français étaient là : ×il pour Œil (visiodrome, Henri Chapier), Chman (Banja.com), Tokto, Megalostudio, Tv-up.... Ces studios travaillent tous sur des aspects ludiques ( de l'entertainement, du jeu en français !), mais aussi sur des contenus plus culturels. Exemple de cette pluralité avec Frogcast, une équipe normande qui adapte de l'arcade sur le net (les standards comme PacMan ou 1941...) et qui réalise des sites cinéma (Polanski etc...). Visite du site Frogcast
Plus d'infos (et les oeuvres réalisées !) sur le site du Vector Lounge

   L'animation subit d'ailleurs ces mutations technologiques, les nouvelles technologies baissent considérablement le coût de réalisation d'un film, pas facile de convaincre des producteurs pour un film traditionnel... Et une fois réalisé le film d'animation rencontre un autre problème : la diffusion ! Les grilles des chaînes se referment de plus en plus à l'animation... Canal + arrête par exemple 'micro ciné' (qui n'était pas exclusivement dédiée au genre mais lui accordait une part importante). Les amateurs trouveront quelques rendez-vous sur Arte (les courts-circuits du lundi soir et micromania du dimanche soir) et chercheront du coté du satellite ou du câble...
... En attendant le haut débit sur le net ???, réponse dans les prochaines éditions du festival !


  1 autre article sur Festival d'animation d'Annecy :
   • Edition 2000
- 15 Juin 01

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ndlr : le rythme d'actualisation est également curieux ...