
L'animation
ce n'est pas uniquement les dessins animés que l'on regardaient quand
on était jeunes et insouciants (et que l'on continue, en tout cas pour
certains...). Non l'animation est bien plus riche, elle balaye toutes la gamme
des sentiments, et ce dans une plus grande liberté que le cinéma
traditionnel. Les caprices d'acteurs n'existent pas dans la profession, les personnages
obéissent fidèlement à leur créateur. Aucun problème
pour réaliser le décor de ses rêves. D'ailleurs en parlant
de cela et pour conclure ce préambule, l'animation est bien plus proche
du rêve que le cinéma traditionnel, c'est une prise directe dans
le cerveau de son créateur !
Annecy donc chaque année fait
le point sur la production, majoritairement des films courts
(pour le cinéma ou la télévision). Un mot
sur les longs pour vous dire que le jury n'a trouvé aucun
des 4 films à son goût et donc pas de prix
décerné ! Mais rassurez, la sélection de
courts regorgeaient de choses intéressantes, le tout dans
des séances très animées (concours d'avions
en papier et chahutage des génériques officiels,
malgré l'absence regretté du lapin (1) :
on est carrément aux antipodes du costume de rigueur à Cannes...)
Média' (2) de Pavel
Koutsky (Rép.Tchèque) perpétue
la grande tradition des pays de l'est, avec une simplicité doublée
d'inventivité. Un personnage dessiné est
persécuté par des coupures de presse animée.
(prix Fipresci).
Plus classique
dans la réalisation (peinture sur papier et cellulos),
'the man with the beautiful eyes' de Jonathan
Hodgson (Gde-Bretagne) est tiré d'une
nouvelle de Charles Bukowski.
Des enfants font la connaissance d'un voisin qu'ils apprennent à connaître...
(mention spéciale du jury).
'Dottini
suru' (what's your choice) (3) est
un dessin animé japonais de Koji
Yamamura qui illustre dans la joie et en musique
que la vie est une question de choix... C'est très drôle
et habillement ficelé.
Un enfant
se souvient de son enfance, pas très heureuse mais
amusante, en tout cas pour le spéctateur... Ils faisaient
les 400 coups avec son frère.. .'Brother' (4) d'Adam
Benjamin Elliot (Australie) nous fait passer
du rire aux larmes. Oui la pâte à modeler peut
avoir une âme ! (mention spéciale du jury).
On se réjouit de savoir que ce film fait partie d'une
série, 'Cousin' était déjà présenté en
99.
Quand la
vie tient à une boule de neige souvenir, c'est dans
'the indescribable Nth'. Si Oscar
Moore (USA) a choisit l'animation, c'était
parce que cette histoire était indescriptible !
Saviez vous
que les escargots avaient eux aussi des envies d'adopter des
animaux de compagnie ? non, c'est parce que vous n'avez pas
encore vu 'Sniler' de Pjotr
Sapegin (Norvège).
Les canadiens
sont très forts dans l'animation (le grand prix 99 était
revenu à un film canadien, un chef uvre, 'when
the day breaks' (5)),
confirmation avec une fable juive illustrée, 'the
village of idiots' de E.Fedorenko & Rose
Newlove, et du coup ils repartent avec le prix spécial
du jury.
Où peut
on voir un poussin à la recherche de nourriture sur
une banquise ? Où trouve-t-on des loups tomber amoureux
d'une brebis coquette ? et un homme tomber amoureux d'un poisson
convoité par son chat ? Dans des dessins animés
que l'on regarde plié en 2 bien entendu ! Les réponses
dans l'ordre des questions, Chicken Keiv (6) de T.Stellmach (Allemagne),
'Love story' de Vlado
Shishkov (Bulgarie) et Catch of the
day' de J.R.Dilworth (USA).
'Collen
spencer' (7) retrace
une après midi d'une jeune femme qui en a marre... C'est
un voyage intimiste, très fort servi par un superbe
coup de crayon d'Arnette Trevitt (Australie).
Une descente
de police dans une maison, c'est avec la manière forte
que l'on rentre dans 'Squat' de Savin
Yeatman & Eiffel (France). La galerie des habitants
de ce squat est des plus diversifiée, du black en survettement à capuche,
au profiteur, à la dominatrice au DJ etc...
Une chanson
qui parle d'amours cassés, '(it was...) nothing
at all' de C.Kugel & V.Cafarelli (USA)
illustre les souvenirs d'une jeune femme à travers des
objets familiers. C'est très 'fleur bleue' mais très
fin et non sans humour.
Les misérables' (8) est
une histoire de famille... non pas au scénario du film
(le fonctionnement d'un fast food bien singulier, j'espère
!), mais pour sa réalisation, l'animation 3D est en
effet signé Geoffroy De Crecy...
le frère d'Etienne De Crecy qui
s'occupe de la bande son de ce film (originale). L'autre frère
de la famille reste sur des techniques plus traditionnelles,
puisque Nicolas De Crecy est
aussi dessinateur de bande dessinées, et avait donner
un coup de main à son compagnon Sylvain
Chomet pour la réalisation de 'la vieille
dame et les pigeons' un film primé en 97 à Annecy.
En marge de la compétition, des programmes spéciaux étaient
diffusés, comme une sélection par une chaîne de télévision à péage
de clips vidéos (Console, Laïka, Alex Gopher,
Kraftwerk, Leila etc... auxquels on aurait pu rajouter ceux de Quannum ou
encore DJ Koala...), un programme Unicef,
une rétrospective du suisse Georges Schwizgebel,
des films d'étudiants, une rétrospective du studio Folimage de
Valence. Et puis le festival fêtait ses 40 ans cette année, du
coup un programme retraçant l'histoire du cinéma d'animation
(qui remonte bien au delà de la création de ce festival... né du
désintérêt de Cannes pour le genre...), un voyage
dans le temps et dans les techniques... On retrouvait ainsi Winsor
Mc Cay un des père du dessin animé, les expérimentations
de Len Lye, d'Oskar
Fischinger, les Tex Avery jusqu'aux productions de Pixar (la
lampe de bureau animée ou son veillard joueur d'échec...).
Voilà ce rendez était encore une fois trop court et surtout,il
nous fait regretter le manque d'espaces de diffusion pour ce genre, hors mis
les traditionnels longs métrages de Noël, il n'a que peu de place
sur grand écran... On pourrait imaginer des programmes de courts, comme
pendant ce festival... La télévision est aussi coupable, ce ne
sont que les programmes jeunes qui ont une place dans les grilles... Il y avait
bien Snark qui
nous proposait des sélections hebdomadaires, avant qu'Arte ne la supprime... 
 1 autre article sur Festival d'animation d'Annecy : • Edition 2001
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