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  | Bertrand Burgalat the Sssound of mmmusic (Tricatel, France, 2000) |  |

Cet album est loin d'être le coup d'essai musical
du bonhomme. A la fin des 80's on le retrouvait dans une formation d'origine
slovaque, Laibach.
Ses travaux de productions sont également nombreux et l'ont conduit à monter
un label. Tricatel n'est plus seulement l'usine de la mal-bouffe de "l'aile
et la cuisse" mais un creuset pour la musique que l'on écoute
de préférence dans des fauteuils profonds et moelleux, la "lounge
musique". Avec l'album composé pour Valérie
Lemercier, alors sa compagne, Bertrant
Burgalat popularisait le genre 'easy listening' dans l'hexagone.
Il est également à l'origine de l'album de poésies sonores
de Michel Houellebecq. Toujours sur le
catalogue Tricatel, on a pu le voir sur scène à la basse
aux cotés de la délicieuse April March,
une américaine qui manipule des textes ambigus aussi bien en français
qu'en anglais. En septembre, le label Bungalow rendait un hommage avec
'the genius op' où l'on découvrait les amis du
dandy musicien ainsi que des morceaux signés Bertrand qui
préfiguraient ce 1er album. C'est également un producteur prisé,
on notera ses collaborations avec Katerine ou
la dernière en date sur certains morceaux des Pizzicato
5 de l'album 'çà et là' à paraître
en janvier prochain.

illustration zata à partir
d'une photo Inrockuptibles |
Bertrand Burgalat est
un curieux qui se laissent porter par diverses influences, de la bossa brésilienne,
au son des années 70's, à une certaine chanson française
en passant par l'électronique récente. Tout ceci est digéré dans
son 1er album. Pour les morceaux chantés, sa voix fragile accompagne les
douces mélodies, et se rapproche de certaines compositions d'Henri
Salvador (*), jusqu'au timbre
de sa voix (surtout dans 'le pays imaginaire'). Au hasard de l'actualité,
on les retrouve tous 2 réunis dans un interview judicieusement croisé par Magic!.
Voilà qui nous ramène à Copacabana puisque Henri
Salvador a lui même influencé (aux cotés de Ray
Ventura dans les 40's) la bossa de Jão
Gilberto.
Les textes de Burgalat tout comme la musique
peuvent paraître naïfs mais mais sont emprunts de nostalgie ou de
mélancolie (encore la bossa...) et mélés d'un certain humour
("si je me rencontrais au coin de la rue, je me dirais 'bonjour Bertrand...",
ou dans certains titres Attention amiante').
Toutes proportions gardées, on peut rapprocher Burgalat de Gainsbourg,
producteurs, songwriters et influencés par leurs muses (Valérie
Lemercier dans le rôle de Jane Birkin),
et surtout tous 2 de véritables esthètes de la musique.
Le studio de Burgalat doit être
un vaste bric à brac, avec du matériel récent mais aussi
du traditionnel et des claviers des années 70's (des Moogs, des orgues
Farfisa). Mais il va plus loin que la récente vague électronique
en ajoutant sa sensibilité et une dose de chanson française, ces
initiales B.B. signent finalement un album post french-touch.
(*) l'album d'Henri
Salvador s'appelle 'Chambre sur vue' édité par Source. à lire également
un interview dans le n°28 de Vibrations,
enfin on le retrouve en duo sur l'album de Karl
Zéro (Naïve). 
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