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| Gabriella Giandelli Silent blanket (Seuil (le), Italie, 2000) | |
Depuis le décès de sa femme, Paul vit
solitaire avec le souvenir dans une ville qui accentue encore ce sentiment
(voir la chronique de 'Unmade beds'). C'est véritablement
un ours. Il va d'ailleurs leurs rendre visite au zoo. En fait, il arrive à communiquer
avec les animaux. Son quotidien va être bouleversé par Janet,
sa voisine qui a un petit problème de drogue... et pas seulement de
drogue, un cadavre à se débarrasser (enfin c'est aussi lié à la
drogue...).
L'univers de ce 'silent blanket' est des plus
inquiétant,
un monde fait de solitude, de tromperies et d'échappatoires. Le mode
de narration est original, les personnages parlent entre eux à travers
les bulles classiques, mais les pensées de Paul et de Janet (alternées)
sont retranscrites en bas de certaines cases, l'équivalent de la voix-off
du cinéma (des bulles-off ?). Le dessin est superbe, là encore
très original. Les couleurs sont très réussis, avec un
style crayonné (un peu à la Mattotti ,
très vives,
mais aussi très sombres quand il le faut). Gabriella
Giandelli a également soigné les effets d'ombres comme
la neige ou encore la fumée des bouches d'aération (on est bien à New-York
!). Le Seuil inaugure une nouvelle collection
avec ce 'Silent Blanket', encore un signe qui le distingue des
autres productions de bandes dessinées. Gabriella
Giandelli réussit un ouvrage bien singulier avec ce mélange
de noirceur dans le propos et de couleur dans le dessin ou encore le double
mode de narration. Cette dessinatrice italienne n'est pas totalement inconnue
des fidèles lecteurs du zata. On la retrouvait au scénario
du superbe 'Anita' avec Stefano Ricci,
et le Seuil avait également
publié 'Vies blanches' en noir et blanc. On apprend grâce à sa
bibliographie qu'elle travaille aussi régulièrement pour des
collections enfantines.
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