
Ce film relate l'engagement ponctuel de jeunes israéliens
dans la guerre du Kippour (1973). La première journée est plutôt
légère,
désordonnée, un peu irréelle. Mais le défilé des
jours de mission devient très vite un enfer. La structure temporelle
du film est impressionnante : les missions se répètent, longues, éprouvantes;
les périodes de repos, coupées du temps et de l'extérieur
(pas moyen de savoir s'il fait nuit ou jour) sont aussi des répétitions
: silence, lassitude sans sommeil, confidences des soldats. Les blessés
succèdent aux blessés, l'ennemi n'est pas visible, pas nommé,
abstrait. Qui est l'ennemi ? La guerre est montrée comme un temps en
suspens, une aventure pas élucidée. "Kippour" est
un film inquiet, en longs
plans fixes. Pourtant, le début et la fin du film se répondent
et montrent un réconfort possible.
Cette construction très étudiée, le parti pris de la distance
(optique, historique, émotive) font de ce film une réussite.
Je dis que c'est une réussite par ce qu'il me semble que du ressenti
passe dans l'image. Amos Gitaï nous
parle de son histoire, il utilise le cinéma, et cest très
bien fait.
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