Une petite fille et une
adolescente jouent dans le jardin de la maison de leur grand mère
dans les Alpes du sud. Leur tranquillité ne durera pas bien longtemps.
Leur père, Franckye vient les rejoindre pour 'faire le point',
contraint et forcé par son supérieur, le commissaire suite à un
comportement trop violent... Son frère Coco débarque
après une quinzaine d'années d'absence qu'il justifie en disant
s'être engagé dans la légion étrangère. Alex,
le fils cadet de la famille est le 3ème frère de nouveau réunis
autour de leur mère. Ces retrouvailles coïncident avec une fête
organisée en l'honneur du départ en retrait de l'institutrice
du village. Mais la fête tourne court, des coups de fusils sont tirés
par un ancien du village sous l'emprise de l'alcool et de ses souvenirs de
la guerre d'Indochine...
Voilà le décor est fixé, des hommes,
des frères,
une mère, la violence, le souvenir... Le passé dévoilé peu à peu
rattrapera cette famille, sous les yeux des 2 filles. Ce regard c'est celui
de la réalisatrice sur cet univers très masculin. La vision des
petites filles n'est d'ailleurs pas dénué de violence, mais une
violence imaginée (dans une superbe scène très gore
!). Hélène
Angel déclare qu'elle a voulu du changement après
son dernier court-métrage, très féminin, à Paris.
Elle a donc mis le cap dans la campagne, qui joue un rôle très
important dans le film. Ce film s'intéresse bien sûr aux hommes
et leur violence, de la bête qui sommeille en nous mais aussi pose la
question de la filiation dans la famille (certaines explications viennent du
père décédé de cette famille...). Le film est habilement
monté, le sujet courageux (peu de réalisatrices se sont aventurées
dans la violence masculine...), les genres cinématographiques se croisent
(on même droit à une scène très Lynchienne
dans une boite de nuit...), la musique est soigné (Divine
Comedy), l'interprétation est impeccable à l'image
de Serge Riaboukine (Franckye).
Le film a été récompensé avec le léopard
d'or au dernier festival de Locarno.
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