Oubliez tout ce que vous avez pu lire ou
entendre sur Thierry Ardisson avant de
lire ceci. Les à priori sur ce personnage singulier du petit écran
sont en effet nombreux et pas toujours justifiés. Après ses émissions
tardives sur France 2 (à l'époque Antenne 2, cela ne nous
rajeunit pas...), comme "lunettes noires pour nuits blanches", "ardimat",
ou encore "télé zèbre", le royaliste
le plus médiatique quittait les projecteurs du petit écran pour
se monter un magazine, "interview". Il le quitte pour
divergences éditoriales, ne se retrouvant pas forcément dans
la facilité de la provocation pratiqué alors. Le mot est laché la
première partie de carrière d'Ardisson rime
avec provocation. Ce n'est pourtant pas l'unique aspect de sa personnalité.
Il le démontrait une première fois avec Paris
Dernière,
où il nous emmenait dans les nuits parisiennes en caméra subjective,
habile façon de revenir à l'écran sans se montrer et de
casser son ancienne image. Il laissera ensuite la place à Frédéric
Taddeï pour revenir devant la caméra et présenter Rive
droite, rive gauche, son émission culturel (presque, voir ci-dessous)
quotidienne. Il sait s'entourer de spécialistes en leur domaine,
Élisabeth
Quin (Mme cinéma), Philippe Teysson (Théâtre,
aux positions très enflammées dans les débats...), Frédéric
Beigbeder (Littérature)... On
y retrouve également une rubrique qui s'interresse à la culture
sur l'Internet (avec Dorothée 'la
souris qui clique sur le mulot'). Ce sont donc des chroniques, débats
et interviews qui se succèdent dans l'émission. Les débats
sont en général placé dans leur contexte par Patrice
Carmouze (le 'centreur de débat', qui lui aussi casse sa
fausse image d'amuseur), puis arbitré judicieusement par T.Ardisson.
Des chroniqueurs réguliers quittent leurs rédactions respectives
(presse papier pour la plupart) pour débattre de l'actualité,
on retrouve ainsi Alain Riou, Michel
Boujut et Élisabeth Quin pour
discuter des dernières toiles. Une chose est certaine, T.Ardisson sait
mener un interview, il le prouve régulièrement, il fallait voir Elodie
Bouchez plutôt réticente à ce genre d'exercice
se sentir de plus en plus à l'aise au fur et à mesure des questions.
Autre certitude, T.Ardisson a des amis
dans le monde culturel (et pas seulement dans le sens 'show business'). Il
arrive à faire venir des gens que l'on ne voit pas par ailleurs (...),
comme dernièrement Jean Baptiste Mondino (certes
vous le connaissez, mais essayez de vous rappeler la dernière fois que
vous l'avez vu à la télévision...). Autre qualité de
l'émission, là où d'autres saucissonnent leur talk show
de publicités et autres guignoleries, T. Ardisson laisse
le temps à ses invités de parler dans la durée. C'est
un peu 'un cercle de minuit', moins elitiste et pas uniquement
reservé aux seuls noctambules...
Voici donc le vrai visage de T.Ardisson,
un amoureux de la culture, éternel curieux. C'est le genre d'ami que
l'on aimerait avoir, pour parler culture dans un fauteuil confortable, un apéritif à la
main... Vous avez cette possibilité chaque soir (bon le verre sera remplacé par
la télécommande...) grâce à Paris Première (au
slogan plus que jamais vérifié, "la chaîne qui
a l'esprit plus large que le petit écran"). Et comme dirait T.Ardisson, "chers
amis, chers ennemis, bonsoir"
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