On trouve parfois des choses étranges sur
le trottoir avant les ramassages d'objets encombrants... Eva et sa colocataire
trouvent dans un carton, un exemplaire de 'Frankenstein', la
créature rejetépour son aspect monstrueux. De retour à la
maison, la créature au physique ingrat accompagne le sommeil d'Eva.
Sa colocataire se plonge dans la lecture du livre ramené, et fait des
découvertes étranges, des annotations illisibles et une photo
signée par un ami disparu depuis. L'ouvrage la replonge dans son passé,
dans sa maladie nerveuse... L'impact du livre sur Eva sera tout autre...
Frankenstein est un prétexte pour révéler
les caractères de ces 2 filles. L'onirisme est utilisé avec
réussite pour parler de la réalité. La frontière
entre les personnages humains et le monstre est volontairement ambiguë;
et on retrouve un thème cher à Baladi :
les "mutants" (1er signe dans l'album avec un vinyl
des Residents...). Il livre également
une vision singulière de Genève, bien loin des
clichés touristiques et du jet d'eau...
une planche
complète
de l'album... |
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Le dessin est très varié,
hachuré ("à la Crumb"),
ou lignes épurées, ou encore des aplats noirs. A l'image des
câbles de tramways traversant la nuit, les scènes nocturnes sont
très réussies, un mélange d'éclairage urbain, d'ombres
et de ciel étoilé.
2001 est l'année du retour de Baladi dans
les bacs des libraires,
après 4 année de relative discrétion (voir ses contributions
dans Bile Noire et
les nombreux fanzines; les 1ères planches de cet album et de "cosmique
tralala" sont d'ailleurs parues dans le quotidien de science fiction).
Les bonnes nouvelles n'arrivant jamais seules, Alex
Baladi est auréolé du prix Toepfer de la ville
de Genève 2000 (succédant à Tom
Tirabosco, Wazem, et Nadia Ravisconi).
On continue dans l'autocongratulation helvétique avec Atrabile,
qui complète un catalogue irréprochable !
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