
Jean et Marie quittent Paris pour
les congés dans leur maison des Landes. Jean part se baigner, Marie s'assoupit,
elle ne le reverra plus. Les recherches n'y feront rien, et elle repart seule à Paris
où elle doit vivre avec l'absence de son mari et les doutes ...
Cela aurait pu être le début d'un film policier, Jean s'est
il enfuit, s'est il noyé... Mais François
Ozon préfère explorer les méandres psychologiques
de Marie. On se doute qu'elle n'est pas sortie intacte de cette épreuve
lorsqu'elle parle au présent de son mari, et agit comme si rien ne s'était
passé. Ses amis essaieront de la remettre face à la réalité,
mais la tâche est dure particulièrement pour Vincent son nouvel
amant...
François Ozon parti
d'un fait divers qu'il avait vécu enfant sur une plage (une disparition
sans retrouver le corps) réalise un drame psychologique et filme l'absence.
Le non dit, le non montré y est très important, chaque spectateur
réagira à sa façon jusqu'à la scène finale
très ouverte. Le personnage de Marie n'est pas franchement folle,
elle n'a pas franchement toute sa raison non plus... elle est à la "border
line" comme disent les "psys", et navigue entre les 2.
Le film traite aussi du couple. Les 2 parties du film avant et après la
disparition de Jean ne sont pas si différentes que cela. Dans les
premières scènes, le couple ne se parle pas beaucoup, installé dans
la routine des années communes. Marie vit déjà avec un fantôme
(il s'accommode d'ailleurs des draps blancs qui recouvrent la maison de campagne...)
L'interprétation de Charlotte
Rampling est magnifique, son caractère mystérieux (ah
ces yeux...) renforce le ton du film. 'Sous le sable' possède
quelques point communs avec son précédent film 'Signs & Wonders', Jonathan
Nossiter est
de la même génération que F.Ozon. On retrouve également Portishead à la
bande son (c'étaitAndy Smith sur 'signs & wonders')... Charlotte
Rampling a trouvé son parfum sonore !
François Ozon déclare
avoir utiliser la carrure imposante de Bruno Cremer pour
que le spectateur ne l'oublie pas par la suite. On retrouve Alexandra
Stewart, Jacques Nolot pour
le reste d'une distribution irréprochable. Avec son 4ème film,
ce jeune réalisateur réconcilie ses 1ers fidèles et ses
anciens détracteurs. Rendez-vous certainement l'année prochaine,
s'il continue sur ce même rythme d'un film par an (96 : 'regarde
la mer', 97 : 'Sticom', 98 : 'les amants criminels',
99 : 'gouttes d'au sur pierres brûlantes'...).

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