Une guitare torturée sur fond de percussions diverses (un air d'hymne américain revisité ? qui n'aurait pas inspiré que la pochette....) nous accueille dans le 4eme album de ces tortues (Tortoïse) de Chicago. Un orgue farfisa prend alors la relève pour donner la base rythmique du morceau. Pour le 2ème morceau ('Eros'), les percussions métalliques font leur apparition (style xylophone), relayées par des cloches tibétaines en fond sonore.
Vous l'aurez compris les Tortoïse sont avant tout des musiciens, l'éventail de leurs instruments est impressionnant, ce n'est pas du tout la philosophie "composition à la maison", où alors une grande maison ! Le groupe mélange ces instruments qui n'ont pas forcement l'habitude de se côtoyer. Les collages et expérimentations jouent un grand rôle dans leur musique. Le résultat est très aérien, léger (des tortue volantes !), très libre, puisque le groupe ne s'enferme dans aucune règle. L'absence de parties chantées participe à la sensation reposante, l'écouteur ne focalise pas sur la voix ! Tortoïse est bien entendu associé, voir les fondateurs de mouvement post-rock. Mais on pourrait parler également de post-pop, de post-jazz, quoiqu'il en soit le "post" est important : Tortoïse digère les genres musicaux et ses influences.
Si bon nombre de formations dite "post-rock" sont originaires de Chicago, ce n'est pas franchement un hasard puisque Tortoïse est un groupe qui pratique les unions libres à tout va. Tous les membres (John Mc Entire, Doug Mc Combs pour les plus connus) ont une vie extra-Tortoïse, la liste des collaborations est impressionnant : Trans AM, Papa M, Aerial M, the Sea & Cake, Isotope 217, Stereolab , Gastr Del Sol, King Kong, For Carnation ... et je m'en tiens aux collaborations "sérieuses" ! Tout ce petit monde gravite autour des labels City Slang et surtout Thrill Jockey, Warp étant plus un distributeur pour l'Europe. Les amateurs de ces musiques seront donc largement comblés en creusant toutes ces nombreuses pistes.
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