Warren Schmidt prend sa retraite de statisticien
dans une compagnie d'assurance. Désormais son poste est occupé
par un jeune loup de l'entreprise qui commence par faire table rase
du travail de Mr Schmidt. A la maison sa retraite ne s'annonce
pas beaucoup mieux, sa femme l'insupporte au plus au point, enfin jusqu'à
ce qu'elle succombe à une crise cardiaque. Désormais Mr
Schmidt vit seul dans sa maison, et se propose un challenge éviter
le mariage de sa fille à un vendeur de matelas à eau,
pas du tout le gendre dont il rêvait... Il essaye de la retenir
lors des obsèques, mais celle-ci rentre chez elle à des
centaines de kilomètres. Qu'importe, il décide de prendre
le large avec le camion de camping, cadeau surprise de sa femme pour
sa retraite pour essayer de se retrouver en retournant sur les lieux
de son enfance...
Ce film adapté d'un roman de Louis
Begley, est le 3ème long métrage d'Alexander
Payne ('Citizen Ruth' en 96 et 'L'arriviste'
en 99). Les personnages sont haut en couleurs, avec par exemple la mère
de son gendre, divorcée par deux fois et aux murs et recettes
surprenantes (rendez-vous dans un jacuzzi...). Le film est vu par Mr
Schmidt, et ses commentaires en voix off, ainsi que des lettres
qu'il envoie à un tanzanien qu'il finance par le biais d'une
organisation humanitaire. Le décalage entre le contenu des lettres
et de la voix off et la réalité est énorme, et
l'on rit beaucoup de ces situations. Jack Nicholson
rend très bien la part de naïveté et l'aveuglement
de son personnage.
Pris au second degré, ce film n'épargne
pas l'Amérique et c'est même un portrait au vitriol de
cette Amérique et de ses valeurs (famille, histoire...). Mr
Schmidt est sûr de lui, passe son temps à critiquer
les autres sans faire une autocritique... Il reste dans un monde restreint
(son quartier, son travail...), et devient ridicule hors de ses petites
frontières. Il essaye de se donner bonne conscience pour 22$
par mois (on le voit par exemple joindre la brochure sur un musée
de l'histoire américaine dans un courrier !). Derrière
le comique des situations, se cache un discours bien plus profond...

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