Le zata cesse définitvement son activité web. Vous pouvez consulter le site dans son état de 2010 (il y a un siècle). Plus d'explications par ici ...
Atom Egoyan revient une
seconde fois sur ses origines arméniennes. 'Calendar'
avait été une première prise de contact, un voyage
initiatique pour ce réalisateur vivant au Canada. 'Ararat' va plus
loin, en plaçant au centre du film l'histoire du génocide
arménien avec une adaptation du témoignage de Uscher (américain vivant alors en mission à Van). Une équipe
de cinéma autour de Edward.Saroyan (joué par Charles
Aznavour) veut tourner une reconstitution du drame. Ils engagent
une historienne d'origine arménienne, Ani (Arsinée
Khanjian), spécialiste d'un tableau emblématique
du peintre Gorky (lui enfant et sa mère aux mains effacées).
Son fils Raffi fait aussi partie de l'équipe. C'est l'occasion
pour lui de revenir sur la mort de son père tué alors qu'il
s'apprêtait à assassiner un diplomate turc...
Je ne vais pas plus loin dans l'histoire, je vous
y perdrais facilement (moi avec !), Atom Egoyan renoue avec un film, où il faut dénouer une pelote de fil.
Je ne vous ai pas parlé de tous les personnages, comme cet acteur
d'origine turc (Elias Koteas) chargé
de joué le "méchant" général qui
lança l'offensive, ce gardien de musée, un douanier qui
vit son dernier jour de travail. Tous ces personnages sont connectés,
parfois avec un lien de famille (thème cher à Atom
Egoyan).
Le film ne renvoie pas seulement à l'Histoire,
mais à la mémoire (comme dans "Femmes en miroir",
très différente selon les générations...),
sur l'interprétation des choses... 'Ararat' n'impose pas une vision
manichéenne du génocide arménien, il livre un questionnement
plus complexe sur le travail du temps sur les événements,
leurs réappropriations. Atom Egoyan signe un retour à un film plus personnel que ses précédentes
adaptations de romans, pour notre plus grand bonheur. A noter la musique
très réussie de Mychael Danna.