 |  | Date de sortie française : 2 octobre 2002 |  | |
Dans la
première partie du film, Elia
Suleiman nous présente un quartier de
Nazareth à travers une succession de plans fixes. Il filme
des scènes de la vie quotidienne, un homme jetant
régulièrement ses sacs poubelles dans le jardin
de sa voisine, un autre homme monter des bouteilles vides sur son toit,
un vieil homme aux prises avec les impôts, une voiture
manoeuvrer pour emprunter un passage étroit de la rue...
Dans la 2ème partie, il élargit le territoire du
film en franchissant un check point pour passer à
Jérusalem où l'on va rejoindre le fils du vieil
homme endetté de la 1ère partie. Celui-ci partage
son temps entre des visites à son père
désormais à l'hôpital et des
rendez-vous amoureux sur le parking d'un check-point. En effet il
rencontre régulièrement une jeune femme habitant
à Ramallah, la ville voisine de Jérusalem mais
à l'accès interdit...
Le cinéma d'Elia Suleiman
emprunte au burlesque de Buster
Keaton et à l'humour de Jacques Tati. Tout
comme lui, le discours passe dans le comique de situation, avec une
économie de dialogue. On avait vu cela l'année
dernière chez Tsaï
Ming-Liang(avec là aussi des plans
fixes). Elia Suleiman
emploie ce dispositif pour un sujet très brûlant,
son discours est du coup bien plus efficace que tout autre moyen. Il
emploie également quelques touches de surréalisme
à deux reprises dans le film. Au tout début, le
Père Noël est poursuivi par des gamins dans les
collines de Nazareth. Plus tard, intervient un épisode
mélange de chorégraphie, de manga, de kung-fu, je
ne vous en dis pas plus là dessus... à vous de
voir, à vous de l'interpréter à votre
guise...
Le réalisateur n'est
complaisant avec personne, comme un commandant ridiculisant des
automobilistes palestiniens au check point, les palestiniens ne sont
pas épargnés (comme les batailles pour les places
de parking, un ballon de football crevé...). Tout ceci est
amené avec humour, poésie, subtilité
et en musiques soignées (du tango aux accents arabe, Natacha Atlas
reprenant 'I put a spell on you',
Craig Amstrong
accompagnant les rendez-vous amoureux). 'Intervention
divine' est tout le contraire d'un discours
enragé d'un militantisme aveugle, et ma foi bien plus fort !

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