| | Date de sortie française : 22 mai 2002 | | |
Amos Gitaï poursuit son travail sur l'histoire
d'Israël, après 'Kippour' et 'Eden'. 'Kedma' remonte en 1948
juste avant la proclamation de l'Etat d'Israël, une période
charnière donc.
'Kedma' est le nom du vieux cargo qui amène
des juifs rescapés du nazisme, venant d'Europe. Ils débarquent
sur une plage de ce qui est encore la Palestine, accueillis par des combattants
juifs regroupés dans un mouvement, le Palmach. Mais les anglais
ne l'entendent pas ainsi et tentent de s'y opposer. Le groupe est alors
dispersé. Ils rejoindront plus tard le camp, et enrôleront
très vite les nouveaux arrivants, en leur apprenant le maniement
des armes, le but étant la prise de Jérusalem...
En filmant une période méconnue de l'Histoire,
ces groupes armés pour la constitution d'un Etat juif, d'autres
combattants palestiniens, le rôle des anglais, Amos Gitaï livre
un film qui fait écho à la situation actuelle. On retrouve
déjà des personnes très combatives, un
immigré d'Allemagne est assoiffé de violence et de revanche,
un autre venant de Russie est plus partagé, c'est lui qui livrera
la conclusion du film, en s'interrogeant sur le sens de ces combats. Le
film montre très bien la volonté de certains immigrants
de fonder un Etat neuf, de partir de zéro, en oubliant leur Histoire
(la volonté d'oublier la Shoa est présentée dans
'Kedma'). On voit ainsi les combattants du Palmach rebaptiser les immigrants
avec de nouveaux noms.
Amos Gitaï se révèle un virtuose
dans ses plans magnifiques et très travaillés. La scène
finale est un long travelling le long d'une route (la première
en goudron, alors que tout le reste se passe dans des chemins...). Le
réalisateur israélien fait un constat amer sur l'histoire
de son pays, il fait en quelque sorte une démonstration (au sens
mathématique), le réquisitoire final est peut être
trop ambitieux par rapport au reste du film, c'est l'art très délicat
du film historique....
2 autres articles sur Amos Gitaï : • Kippour • Kadosh
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