On n'est curieux qu'à proportion qu'on est instruit (Jean-Jacques Rousseau)
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Ken Loach, habitué
de Cannes, est un ambassadeur du cinéma anglais fortement ancré
dans le réel. Il s'intéresse cette fois-ci aux adolescents,
dans une petite ville écossaise. Liam vit avec Stan,
le compagnon de sa mère, cette dernière purgeant une peine
de prison. Stan veut utiliser Liam pour faire passer de
la drogue lors d'une visite en prison. Liam ne rentre pas dans
le jeu, mais il en paye le prix fort, il se retrouve à la rue
après une bonne rouste. Il se venge en volant le stock de drogue
de son "beau père", qu'il va se charger de vendre avec
son meilleur copain Pinball, passant des cigarettes de contrebande à l'échelon supérieur. Mais ils rencontrent sur
leur chemin la mafia locale. Après une intimidation d'usage,
le baron de la drogue voit en Liam un fort potentiel et l'intègre
à ses équipes, non sans lui avoir demandé un gage
de sa loyauté... Liam voit là un formidable moyen
d'accéderà ses rêves, acheter une caravane dans
la campagne voisine, pour en profiter avec sa mère une fois libérée...
Le film présente des adolescents qui
rentrent de plain-pied (et du mauvais) dans le monde adulte. Liam possède des rêves simples, être réuni avec
sa mère, sa sur (partie du "foyer familial",
élevant seule son jeune enfant) et ses amis. Le constat sera
rude et amer, qu'il soit en amitié ou familial sans trop en dévoiler...
un drôle de cadeau d'anniversaire pour les seize ans de Liam sur
lequel s'achève le film... Ken Loach livre une vision très pessimiste, les personnages sont poings
liés à leur tragique destin. La famille est décomposée
par la misère sociale et par la drogue. L'interprétation
est magnifique, et Ken Loach sait
rester dans une justesse de ton, sans franchir les limites du larmoyant
qu'il a pu franchir dans de précédents films...