Les
films de
Vincent Dieutre et
lui même ne font qu'un. Avec
'la
leçon des ténèbres', il partait
voir les tableaux de
Carravagio (
Vincent
Dieutre est également critique d'Art), et filmait ses
rencontres avec ses amants italiens. "
Bonne nouvelle"
était
autant un documentaire sur le quartier parisien qu'un portrait autobiographique.
"
Mon voyage en hiver" est basé sur
le même principe, il doit ramener son filleul
Itvan auprès
de sa mère à Berlin. Bien qu'il déclare être
la dernière personne à
qui confier un enfant, il entreprend le trajet
en parcourant une Allemagne enneigée. Vincent Dieutre connaît
bien le pays où il a déjà vécu, et s'arrête
rendre visite à d'anciens amants.
Franz Schubert fait aussi
partie du voyage, le titre est emprunté (ré-approprié par
Dieutre)
au compositeur germanique. Les rencontres
et le voyage
filmés en DV sont ponctués par des répétitions
musicales filmées en 35
mm. La scène des retrouvailles entre
Itvan et
sa mère
est jouée par les protagonistes mimant en playback un opéra.

Le voyage de
Vincent Dieutre est
douloureux, la maladie
est présente, ses prises de cachets en témoignent. Les peines de
coeur font aussi
partie de ce voyage. Les relations ne peuvent plus être les mêmes
avec ceux qu'il
a aimés. Les visites se font parfois au cimetière. Et l'on se souvient
d'une phrase de
Dieutre dite à son
filleul, "
La musique n’est
jamais
du temps perdu. Elle est la perte.". Alors perdez vous dans
ce
voyage en hiver, vous vous y retrouverez peut-être...