De nouvelles déviations apparaîtront. Les esprits curieux se renseigneront. Des caractères intraitables surgiront. (Sollers, Philippe)
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L'enjeu de ce
film était de taille, on allait savoir dans quelle direction se
dirigeait François Ozon après la très grosse
production et la réunion de stars
pour "8 femmes". On avait une idée
de la réponse en s'interessant au casting, le rôle principal revenait
à Carlotte
Rampling, inoubliable
dans "Sous
le sable" (pour l'instant,
le chef d'oeuvre de Ozon).
Avant de passer à une réponse à la question posée,
penchons nous sur l'histoire de
"Swimming pool". Sarah Morton est une romancière
anglaise. Elle enchaîne régulièrement les polars
populaires à succès.
Elle traverse une crise d'écriture. Elle veut se remettre en question,
et part dans le Luberon dans la villa de son éditeur. Mais sa
tranquillité
est très vite perturbée par l'arrivée
de Julie, la fille de l'éditeur,
puis par les fréquentes visites de ses (nombreux) petits amis.
Après
une période d'observation, les deux femmes vont apprendre à se
haïr, à
se connaître, à se confier... pour devenir complices...
La maison avec sa piscine est un nouvel espace
clos où se déroule une grande partie du film (comme l'était
le pavillon de "8 femmes"). François
Ozon nous entraîne habilement dans son histoire,
on avance dans le film sans trop se poser de questions jusqu'au moment
où l'on remet en question ce que l'on a vu
prédemment.
Où se situe le réel, où se situe l'imaginaire de
la romancière (le garçon de café est il réellement
originaire du même village que Sade...
ou est-ce le fantasme de Sarah
Morton ?), quelles
limites poser à cet
imaginaires, on est bien dans un film d'Ozon,
il ne laisse pas son spectateur passif ! Ceci dit "Swimming
pool" ne surprend
pas trop, François Ozon n'explore
pas de nouveaux territoires. "8
femmes"
avait un coté "roman Harlequin", celui-ci remis à plat
n'en est finallement pas très éloigné (Julie évoque
d'ailleurs ces romans dans le film), un roman à l'eau de rose
qui serait passé à la moulinette Ozon.
A l'arrivée
on trouve donc une histoire plus compliquée qu'il n'y parait,
avec un peu de folie, d'imaginaire et une dose de souffre (ce qui manquait
un peu à "8
femmes").
Voilà donc un film pour se réconcilier
avec Ozon,
on espère être plus surpris dans le prochain que l'on attendra
tout de même avec impatience.