Les amateurs de musique nippone
peuvent se réjouirent, cette année est exceptionnelle.
Après
les albums des Fantastic
Plastic Machine,
de Pizzicato
Five, les
compilations Sushi 4004 (Sushi 3003 l'avait précédée
il y a quelques temps), et Tokyo Records, c'est une nouvelle réunion
de 24 titres rassemblés en 2 galettes sur ce Showa/64.
Cette fois ci l'objet nous vient directement du Japon sans transiter
par les USA via Matador pour les Pizzicato, ou par l'Allemagne
et l'excellent label Bungalow pour le reste.
Certains
titres sont inédits
en occident, comme les interludes de Snakeman,
un show mêlant la
musique au comique (un Beat
Takeshi musical ?). On y entend par exemple un anglophone
se moquer d'un japonais et de son «attibut reproducteur» ne
maîtrisant que moyennement
la langue de Shaekspire... ou un décompte très guerrier
débouchant sur une attaque... sexuelle... Certains de ces morceaux
ponctuaient les albums de Yellow
Magic Orchestra,
premier groupe de Ryuichi
Sakamoto.
On retrouve justement le japonais new-yorkais sur cette compilation,
avec DJ
Krush, Cornelius,
Pizzicato Five
ou encore U.F.O. (qui sortent un
4ème
album cet automne)
pour parler des groupes qui nous déjà plus ou moins familiers.
Le reste n'en est pas moins intéressant, de véritables
bonnes découvertes qui nous invitent à en savoir et à écouter
encore plus, comme World Famous,
ou Anne Young & Yuji Ohno reprenant un morceau
du répertoire de Kurt Weill
(repris en d'autres temps par Nick Cave, PJ Harvey...
ou encore sur un album des Young
Gods). Autre
surprise, le Japon rencontre le Brésil avec Miyasawa. On démasque un intrus
mais considéré par les japonais comme un compatriote: Dimitri
from Paris qui se dédouble en Dimitri
from Tokyo.
Il a même droit à 2 morceaux. A noter que les japonais peuvent
vénérer des véritables cultes à des artistes
occidentaux, Momus est aussi de ceux-ci.
Si vous n'êtes pas encore convaincu à ce stade,
je peux rajouter qu'un livret de notes (en japonais mais aussi en anglais) accompagne
cet objet au design soigné. Un petit mot sur le titre, showa 64 correspond à la
64ème et dernière année de
règne de l'empereur Hirohito. Cette période dura
10 jours, pendant laquelle ont été frappées quelques
pièces de monnaie estampillées showa/64, très
rares, donc très recherchées... Pour information (je
l'ai lu dans le livret), actuellement le Japon vit l'année Hesei/10.
Espérons que tout comme le cinéma, la musique japonaise
trouvera sa juste place chez nous !
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