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  | David Sylvian Dead bees on a cake (Virgin UK, Grande-Bretagne, 1999) |  |
Un
petit retour en arrière
s'impose surtout pour les plus jeunes d'entre vous, puisqu'il faut remonter
en 1974. J'ai du moi même consulté les archives et les anciens,
je ne m'intéressait pas encore à la musique à cette époque...
Donc en 74, David Bowie bousculait le paysage musical avec des airs
efféminés et un bonne dose de maquillage. C'est dans ce contexte
que David Sylvian a repris les recettes de Bowie et formait Japan.
Leur carrière est restée discrète jusqu'à la
sortie de 'Gentlemen take polaroïds' en 82. La voix bien sûr
en fait une bonne partie du charme, une voix extra-terrestre, très
singulière. Le groupe se sépare sur ce succès, et
malgré une tentative de reformation en 89 (sous le nom de Rain
Tree Crow et un single tout à fait honorable 'black water'), David
Sylvian choisira la voix solitaire. Enfin pas exactement puisqu'il
signera bon nombre de collaborations, Robert Fripp le guitariste,
ou encore Ruychi Sakamoto qui lui sera fidèle par la suite.
Il lui devra aussi sa rencontre avec celle qui deviendra sa femme Ingrid
Chavez sur le superbe single 'heartbeat'.
Mais David Sylvian se faisait rare ces derniers temps, c'était
pour mieux peaufiner ce 'dead bees on a cake' sur lequel il travaillait
depuis 95... Ce disque est une ôde au calme, à la sérénité, à la
sagesse. On dirait que David Sylvian a fait un pas vers la plénitude
Sa famille, son exil aux USA (il est anglais) y sont pour beaucoup.
Bien sûr la voix impressionne toujours autant, mais
cela n'explique pas entièrement l'atmosphère qui s'en dégage.
Les influences viennent de partout entre modernité et ancienneté voir
tradition puisque 'Praise' est un chant religieux, chanté par
une femme indienne sacrée, Shree Maa (également
professeur de David Sylvian...). 'I surrender' est un morceau très
soul qu'il déclare avoir fait spécialement pour sa femme qui
affectionne ce genre. Talvin Singh signe les percussions sur quelques morceaux, Ruychi
Sakamoto (je vous
ai dit qu'il était fidèle !) est également au générique
(plus spécialement aux machines et aux arrangements). Pour clore le
chapitre invités, il a aussi fait appel à la famille puisque
Mme Sylvian, alias Ingrid Chavez partage
les vocaux de 'Café Europa'
et son frère, seul rescapé des Japan est
aux percussions.
Voilà encore un mot sur la pochette, les photographies sont d'Anton
Corbijn, le design de Russel Mills (qui si je ne me trompe pas signait
quelques pochettes de 4AD, l'esprit en est proche d'ailleurs).
Alors il ne vous reste plus qu'à jouer les abeilles
en vue d'un gâteau...
laissez vous prendre au piège, il est délicieux !
Crédit photo : D.R. (nova mag 03/99) 
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