Sue est une femme entre la trentaine et la quarantaine qui vit seule à
New York. Sa seule famille est sa mère qui vit dans une maison
de repos loin de big apple. Elle a perdue son emploi dans un cabinet
d'avocats, et son propriétaire lui lance un ultimatum pour régler
ses loyers en retard soit 1200 $. Sue n'a pas beaucoup d'amis,
elle se réfugie dans le café, les cigarettes et le trio
serait incomplet sans l'alcool. Elle multiplie aussi les relations d'un
soir avec des hommes rencontrés au hasard, comme un représentant
de commerce en visite à New York pour un congrès qui l'a
pris pour une professionnelle du trottoir (il ressemble étrangement à Woody Allen, le même sourire salace...).
Elle
va bien rencontrer des personnes qui essaieront de l'aider. Une barmaid
lui proposera de lui prêter les 1200 $, encore plus Ben , un journaliste lui proposera de partager sa vie. Mais dans les 2 cas,
la réaction de Sue sera la même, la crainte que
quelqu'un s'intéresse à elle, et la fuite. On voit Sue s'auto-détruire petit à petit, dans ses relations personnelles,
alors que c'est tout le contraire dans sa vie professionnelle. On la
voit se rendre à des entretiens d'embauche très élégante,
très motivée, très sûre d'elle, tout le contraire
de sa personnalité privée.
Second personnage du film,
New-York se révèle hostile aux personnages souvent paumés (Lola une jeune femme excessive qui essaiera de partager l'appartement de
Sue, un vieillard noir qui squatte les bancs d'un square). Les
commerces ne sont pas toujours des refuges pour ces personnes (les delis , donuts qui ne fait pas crédit et autres restaurants chinois; Sue affectionne les nouilles, le plat le moins cher !...)... On
rapprochera cette vision de Big Apple de celle de 'Sunday' qui se déroulait dans le Queens ou encore de 'Unmade Beds' qui nous montrait une série de célibataires dans la ville
qui ne dort jamais.
Ce film est plein de subtilités, de finesses
avec un sujet peu banal, les contradictions de Sue, sa générosité
avec les autres mais pas du tout avec elle. Il a remporté un
prix dans une séction parallèle du festival de Berlin
l'année dernière. Cela a permis de découvrir Amos
Kollek et l'interprète de Sue, Anna Thomson et quels découvertes. On se demande encore comment n'ont ils
pas été repérés auparavant, d'autant que
tous deux ne sont pas nouveaux dans le milieu. Amos Kollek sa vie entre
New-York et Jerusalem. Pour la filmographie d'Anna Thomson, il
faut rajouter celle d'Ana Levine, ou encore Anna Levine-Thomson (stygmates d'un veuvage...), et l'on trouve une quarantaine de films.
Depuis, Amos Kollek a de nouveau fait appel à Anna
Thomson pour ' Flora' qu'on se le dise... |