Thomas Ott ne dessine pas en noir et blanc mais plutôt en blanc sur noir. Contrairement aux autres, il n'utilisent que rarement les stylos, il leurs préfère le grattoir. Le noir est vraiment la couleur de prédilection de Thomas Ott, bien entendu ses histoires ou encore sont humour sont eux aussi noirs. Quand la presse (comme Libération) fait appel à ses services, c'est pour illustrer des mauvaises nouvelles (mais de toute manière la presse ne nous sert elle pas que des mauvaises nouvelles ?). Avec "la grande famiglia", il aborde un thème fétiche des films noirs américains des années 50-60: la mafia d'origine italienne aux temps de la prohibition aux Etats-Unis. A l'occasion d'une exposition mettant en scène cet univers, Thomas Ott a réalisé des portraits de cette "famille". Ainsi au milieu des fanions de la Juventus (de Turin), des T-Shirt de pizzaïolos, et autres objets caractéristiques, sont accrochés au murs ces portraits. L'exposition a tourné dans quelques villes européennes et Gila l'a immortalisée avec ses photographies.
Thomas Ott est d'origine suisse allemande, il s'est fait connaître avec l'excellente revue Strapazzin puis des ouvrages aux Editions Moderne. S'affranchissant de la langue, ses histoires sans paroles se sont exportés plus facilement. Depuis quelques temps il vit à Paris, publie chez des éditeurs français, ou dans la revue Lapin de l'Association. Déclarant avoir fait le tour de ce qui est possible sans paroles, son prochain album sera à regarder et à lire...
A noter que Strapazzin, malheureusement non traduit en français
(ou pourquoi pas une version en langue anglaise ?), est une mine d'auteurs de
talents. Je vous citerais par exemple Anna Sommer (également éditée
chez l'Association), MS Bastian, ou encore Lea Huber . |