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 There were kurious oranj (Mark E.Smith, the Fall)

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Cole Johnson - Hush-Hush (Employé du moi (l'), USA, 2009)

cole johnson - hush-hush
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    Cole Johnson ne sera pas inconnu pour les plus fidèles du zata, il signait une couverture il y a près de 3 ans. Le travail de ce dessinateur américain peut enfin toucher un plus large public francophone, avec ‘hush-hush’, un recueil d'une quinzaine d'histoires courtes éditées par les têtes chercheuses (et avisées) de l'Employé du moi (Max de Radiguès est d'ailleurs actuellement au Center for Cartoon Studies dans le Vermont). 
    Ces courts récits nous parlent de relations humaines, le plus souvent des ruptures et échecs amoureux, plus généralement de la difficulté à l'autre et la non moins difficile situation de l'absence, bref de la difficulté d'exister. Il n'est pas rare que Cole Johnson se place d'un point de vue féminin, et n'oublie pas de s'interroger sur sa condition de dessinateur, "est-ce le meilleur média pour s'exprimer ...". A cette question, on ne peut que répondre par l'affirmative : on immerge très bien dans ces histoires, dans les méandres des pensées des personnages, des rêveries. La sensibilité de l'auteur transparaît à chaque page. Le dessinateur utilise une mise en case originale, éclatant un dessin global en plusieurs cases où le temps avance (plus facile à lire qu'à expliquer !).
   Son trait fin peut faire penser à celui de John Porcellino, avec l'usage ici de couleurs souvent des teintes pastel pour marquer une certaine mélancolie. Tout comme ce dernier, la nature joue un rôle primordial (plus à travers les parcs des villes, que la nature sauvage). Avec quelques éléments simples, le décor est très vite planté, et de nombreuses sensations passent par le dessin (le froid, le vent, et la musique omniprésente).
   ‘Hush-hush’ se révèle un bijou de poésie graphique, de haïku étant donné la taille des récits et l'économie de moyens. On pourra écouter en bande sonore le ‘too shy, hush-hush I do I’ des Kajagoogoo, non plutôt des morceaux mélancoliques comme Dakota Suite. Mais chut chut, le mieux est encore d'écouter la musique du dessin de Cole Johnson.
[27 Dec. 09, Jean-Marc]


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Eric Drooker - Flood ! (Tanibis, USA, 2009)

Eric Drooker - Flood !
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    Malgré sa grande réputation aux USA, son pays d'origine, ‘Flood !’, initialement sorti en 1992 (dans sa 1e. édition, au nombre de trois), n'avait pas encore connu d'édition française. Tanibis corrige cet oubli, avec pour nous le présenter, avec en soutien une introduction enthousiaste de Art Spiegelman, insistant sur le pouvoir graphique. Il faut dire que ‘flood !’ comporte très peu de mots, le message passe dans le dessin. Son auteur, Eric Drooker s'est penché durant sept ans sur de la carte à gratter pour livrer ce travail en 3 parties.
   Dans ‘Home’, un travailleur découvre son usine fermée. ‘L’, nom d'une ligne de métro qui traverse Manhattan d'est en ouest, est une plongée dans les abysses de la ville. Dernier chapitre ‘Flood !’ est une mise en abîme du dessinateur que l'on découvre à sa planche à dessin ... bientôt victime du déluge qui s'est abattu sur la ville, avant un dénouement qui nous renvoie au commencements (le chapitre de Noé ... voir justement l'adaptation de ‘la Génèse’ par Robert Crumb !). Petit à petit, le dessinateur se dévoile à travers ce personnage traversant de toute part New-York.
    L'inspiration graphique de Eric Drooker est à chercher du côté des gravures sur bois de Frans Masereel, notamment de ‘la ville’ vu le sujet. L'auteur américain introduit la couleur de l'eau dans les noirs denses de la carte à gratter sur la dernière partie. Lui même aura inspiré d'autres dessinateurs, comme Brad Teare pour ‘Cypher’, publié en 1997, preuve supplémentaire que ‘flood !’ est à considérer comme un classique. Alors plongez sans retenue dans ces récits, et laissez-vous submerger par la richesse graphique. A noter que depuis (1992), Eric Drooker a publié d'autres ouvrages, dont un 2e roman graphique, ‘blood song’ et travaille actuellement des séquences animées destinées à un long-métrage sur Allen Ginsberg prévu en 2010 (imdb)
[18 Nov. 09, Jean-Marc]


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Younn Locard - H27 (Employé du moi (l'), Belgique, 2009)

Younn Locard - H27
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   Yves rentre de Chine pour rejoindre ses colocataires et amis dessinateurs à Bruxelles. Après quelques signes inquiétants (l'élection de Sarkosy en France, euh la disparition mystérieuse d'oiseaux), le chaos envahit la capitale belge, touchée par un virus, le ‘H27’ ...
   Habilement, l'auteur nous glisse vers le drame, vers l'horreur. Partant d'une réalité concrète, les élections présidentielles françaises de 2007, l'intrusion du virus nous paraît du coup très concret, renforcé par l'actuel H1N1. Ce dernier n'était pas encore présent lorsque Younn Locard a commencé son récit en octobre 2007, il s'agissait alors du SRASS qui avait sévi en Asie (d'où rentre Yves). ‘H27’ se révèle être un scénario catastrophe, mais une catastrophe (de plus en plus) plausible. ‘H27’ nous donne à réfléchir également sur la réaction de groupe ; la solidarité du collectif de dessinateur  s'émiette avec l'épidémie. Un autre thème tourne autour de la réaction de nos gouvernements (celui-ci quitte la capitale pour Anvers, comme dans ‘les derniers jours du monde’ des frères Larrieu dans la même thématique, plus apocalyptique) et de la presse.
   ‘H27’ avait été publié sur les deux ans de sa gestation sur GrandPapier et se matérialise désormais, agrémenté de quelques passages. Younn Locard, diplomé de l'école de dessin de Saint-Luc (Bruxelles) utilise un dessin noir et blanc vif et spontané, proche d'un carnet (pas de cases représentées, quelques bulles, mais le plus souvent des commentaires). Avec différents styles, un trait fin, des hachures ou encore des parties au lavis, on pourra juste regretter les différences graphiques des personnages au fil du récit (pas facile de garder une constance sur deux ans). Mieux que l'actualité des journaux, ‘H27’ vous ouvrira plus l'esprit, sauf pour les hypocondriaques qui doivent passer leur chemin.
[25 Oct. 09, Jean-Marc]


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Frederik Peeters - Pachyderme (Gallimard, Suisse, 2009)

Frederik Peeters - Pachyderme
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    En 2001, Frederik Peeters introduisait dans ‘pilules bleues’, un élément hors réel dans un récit autobiographique, un mammouth. Huit ans plus tard, c'est un éléphant qui ouvre cette fiction baptisée ‘pachyderme’. L'animal bloque une route dans la campagne genevoise des années 50. Clarice Sorrel emprunte alors des chemins détournés pour voir son mari diplomate récemment hospitalisé, un chemin semé de drôles de personnages, comme un chirurgien coureur de jupons, sa jeune élève aux cours de piano ainsi que d'autres totalement surréalistes (des bébés mi-foetus mi-hommes, un agent secret tout mou ...). Comme l'éléphant bloquait la circulation, un caillot de sang obstrue la mémoire d'un personnage ... "j'ai la mémoire [d'éléphant] qui flanche, je ne me souviens plus de rien " ...

    L'étrange arrive progressivement, par un berger aveugle, puis de porte en porte à l'hôpital, il envahit le récit pour la plus grande perte du lecteur. Dans ce nouvel exercice, Frederik Peeters explore de nouvelles voies, après l'autobio., le western, la science-fiction, le policier (‘RG’ ne connaîtra pas de 3e. pour divergence de points de vue avec son co-auteur des RG ... ). Le voici dans un entre-deux (entre réel et fantastique), une atmosphère que l'on trouvait dans ‘la fin du monde’ de son camarade Tirabosco, ou que ne renierait pas David Lynch. On retrouve des personnages tout droit sortis du Hollywood des années 50/60. Un vrai régal de voir tomber Clarice (une figure récurrente chez le dessinateur genevois), même si l'on quitte trop explicitement l'étrange à la fin ...
[04 Oct. 09, Jean-Marc]


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