 Vic Chesnutt - Skitter on take off (Vapor records, USA, 2009)
En septembre dernier, Vic
Chesnutt accouchait
de ‘at the cut’ (Constellation),
un album enregistré à Montréal avec un
Fugazi et
des Silvers Mt Zion,
ses désormais fidèles compagnons musiciens. Le
musicien
en chaise roulante de Athens (Georgie) remet le couvert quelques
semaines plus tard avec ‘skitter on take off’sur
Vapor records. Pour ce
nouvel album, Vic Chesnutt
s'est enfermé avec Jonathan
Richman et son batteur Tommy
Larkin pour un enregistrement dans les
conditions du live. On entend quelques échanges techniques
en début de certains titres. La formule retenue est la plus
dépouillée qu'il soit, Vic
Chesnutt avec sa guitare et sa voix nasillarde
le plus souvent seul avec quelques participations de ses compagnons
pré-cités. Le résultat pourra
paraître aride aux plus frileux, mais les textes le plus
souvent désespérés frappent au plus
direct l'audience. Les complaintes arrivent aux oreilles comme un
uppercut en pleine poire. On s'arrêtera
particulièrement sur ‘rips in the fabric’
et ‘worst friend’ (charge contre
sa personne de près de 8 min.).
On espère (re)voir Vic Chesnutt
de ce côté-ci de l'Atlantique , dans cette
configuration minimaliste, dans des lieux confinés, comme
à ses débuts lorsque Michael
Stipe (R.E.M.)
le découvrait au 40 Watts club de leur ville natale.
[30 Nov. 09, Jean-Marc] 
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 Bacanal Intruder - Cantariolas (Eglantine records, Espagne, 2009)
Luis
Solis et son Bacanal Intruder (l'intrus
orgiaque) est de
retour avec ‘Cantariolas’,
toujours chez Eglantine records. Le musicien ibérique, adepte
de la folktronica, arrange toujours de nombreux instruments : guitare acoustique,
un peu d'électrique, un ukulele, de l'harmonica, un mélodica,
un glockenspiel (cousin du xylophone) et bien d'autres inattendus et farfelus.
C'est tout naturellement que l'on retrouvait Bacanal
Intruder sur le 1e volume
de ‘music
for toys’ (MonsterK7).
Hors mis un titre chanté, ‘long
day’, par Katie Morrice, les
morceaux sont instrumentaux, avec des présences
vocales via quelques samples de films. Lumineux et gai, on
pourra reprendre en coeur des lalalas égrenés ici et là.
Calme et apaisé, ‘cantariolas’ est
une invitation au repos (clairement annoncée avec ‘welcome
to la siesta’)
et à l'évasion. Laissez-vous faire en confiant vos oreilles à cet
intrus. [31 Aou. 09, Jean-Marc] 
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 Small Sur - We live in houses made of wood (Tender Loving Empire, USA, 2008)
Bob
Keal, leader de Small Sur nous
vient du Dakota du Sud, et après
un tour en Californie, a rejoint le Maryland, côte Est, où il
travaille pour un jardin d'enfants. Autour
de lui, le groupe rassemble Andy Abelow, Scott
Dennison, Julianne
Welson et
Austin Stahl. Banjo, batterie (non maltraitée),
guitare slide, instruments à vent, et
les choeurs vocaux (superposés sur ‘tones’ ou démultipliés
sur ‘ohhhhhhh’) sont à la
base de leurs compositions. On n'avait pas connu tempo aussi lent depuis Acetone,
Brightblack
Morning Light ou les Radar
Bros. L'atmosphère paisible est renforcée
par la douce voix de son chanteur barbu (exercé avec les berceuses
dans son travail ?). Dans un monde obnubilé par la vitesse, on se replongera
souvent dans la quiétude
de ce ‘we live in houses made of wood’, ouvert par
un chant d'oiseaux. J'imagine bien
les Small Sur dispenser leurs concerts
au coin d'un feu, à l'orée
d'un bois,
rejoignons-les sans plus attendre. [14 Avr. 09, Jean-Marc] 
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 Profondo Rosso - Rue Bara (Nove Code, France, 2008)
Des
bois frappés, des clochettes puis un koto (harpe japonaise)
ouvrent cet album. Des oiseaux assurent la transition jusqu'à une guitare
sèche. Si les premiers instants nous renvoient au pays du soleil levant,
la suite est ancrée en Bretagne, plus précisément à Rennes,
avec son quartier Alphonse Guérin exactement, dont fait partie
la ‘rue
Bara’. Cet album concept s'inscrit dans le cadre des ''cahiers
d'Alphonse''
des éditions Électriques (géniteur du défunt
magazine l'Oeil électrique).
Profondo Rosso, duo rennais composé de Johan
Le Velly et Romain
Guillou,
restitue l'atmosphère des lieux. La ballade sonore débute au vélodrome
(faut-il entendre une évocation des courses de Kerin ? [ndlr, voir
‘l'été de Kikujiro’ de Kitano),
pour passer le long de la Vilaine avec la promenade des bonnets rouges (‘pourmenadenn
ar bondeù ruz’)
et finir rue Bara. Seul ‘les plaines électriques’,
morceau plus agité,
rompt avec la paix des lieux. Outre des amis musiciens venus
en renfort (piano, accordéon, mélodica ...), Profondo Rosso intègre
quelques prises de son du quartier, le bruit lointain de voitures, des enfants
qui jouent ... On se sent bien ‘rue Bara’ et aux alentours
avec Profondo
Rosso comme guide. Départ pour quelques euros sur le site
du duo, avec une pochette dessinée par Magali Arnal. [18 Janv. 09, Jean-Marc] 
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