Dans un monde
devenu chaotique, approchant
certainement sa fin, Robinson (Mathieu
Amalric) décide de
consigner les douze derniers mois. Il rencontrait Lætitia
(Omahyra Mota,
modèle Dominicaine),
entraîneuse dans un bar
(l'éclipse) aux allures
félines et
androgynes. Passions
fougueuses et disparitions de Læ (e dans
l'a © Gainsbourg)
s'étaient succédées. Au
présent, il essaye
de fuir les différents dangers du monde qui court
à sa
perte, tout en gardant espoir de retrouver Læ
...
Impossible de résumer le scénario,
les
frères Larrieu
ayant adapter
l'inadaptable livre sorti en
1991 de Dominique Noguez,
que Arnaud a
fréquenté sur les
bancs de la Sorbone où ce dernier enseigne. Ils y
couplent même un autre de ses romans ‘l'amour
à mort’.
Avec quelques effets spéciaux, et beaucoup de
débrouillardise, "la fin du monde" est crédible
à
l'écran. Elle reste secondaire par rapport à la
quête de Robinson qui le mène
de Biarritz, en
Navarre, en Catalogne, à Toulouse (devenue capitale
nationale),
et à Paris. Des scènes pré-apocalypse
sont tournées à Taïwan et au
Canada (... enfin
dans les Pyrénées, une autre
débrouillardise des
frères). D'une richesse incroyable, avec des rôles
"secondaires", comme Sergi
Lopez en chanteur
d'opéra, qui
s'entrecroisent, les frères Larrieu
s'intéressent à la
recherche de soi et du couple, devenu l'essentiel, l'obsessionnel,
quand
tout s'écroule autour de Robinson.
La bande
son aurait pu reprendre "it's the end of the world as we know
it and I
feel fine" des R.E.M.,
mais pioche dans
le répertoire de
Léo Ferré. Daniel
Darc et Bertrand
Burgalat,
présent devant la caméra sont aussi au
générique. Avec
un scénario
complexe, de nombreuses références
cinématographiques (‘eyes wide shut’ de Kubrick avec
la scène du
château, Antonioni,
les films apocalyptiques ...), Arnaud
et Jean-Marie Larrieu livrent un film
où l'on
reconnaît bien leur patte (d'ours
pyrénéen). Ils exploitent ces derniers jours du
monde pour mettre à nu les personnages, au sens propre et
figuré, les confronter à la nature sauvage, le
tout avec une bonne dose d'humour et loin de toute
prétention parisianiste, comme chez Alain
Guiraudie, voisin du sud-ouest. ‘Les
derniers jours du monde’
déroutera ceux qui
attendent un film catastrophe hollywoodien, mais ne
dépaysera pas les fidèles Larrieusiens.

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