Voici un film américain comme on aimerait
en voir plus souvent, et comme on a malheureusement peu l'occasion d'en
voir. L'image des USA dans son cinéma est lissée, le président
sauve son pays et l'humanité (cf 'Independance day'), 'The End'
peut alors apparaître, le spéctateur est alors rassuré.
Si l'on s'en tenait à cela, les Etats-Unis ne seraient pas très
passionnant. Heureusement ce n'est pas que cela, et Steve
Bushimi nous le montre. Il filme les habitués d'un
bar, un mécanicien au chômage célibataire depuis
que son ex se console dans les bras de son ex-patron (celuii même
qui l'a licencié!), un patron d'entreprise de déménagement
qui 'prend des vacances' au comptoir, au milieu d'autres assoifés
etc... Mais attention ce film est bien plus profond qu'une simple histoire
d'alcooliques (si l'on peut dire qu'une histoire d'alcoolique est simple
et non profonde, ce qui n'est pas le cas à mon avis). Le personnage
central, le mécano est attachant dans ses malheurs, et on suit
son parcours au milieu de ses galères, entrainant parfois une
nièce adolescente (tout cela n'étant pas du goût
du père!). On avait eu droit l'année dernière aux
superbes 'Smoke' et 'Brooklin Boogie', on retrouve un peu
la même atmosphère dans Happy hour, une même
brochette de personnages loin des gagnants (les fameux 'winners') de
la société américaine. Steve
Bushimi, Mr Pink dans Reservoir Dogs (Quentin
Tarantino), truant singulier de Fargo (des frères Coen)
passe de l'autre coté de la caméra pour notre plus grand
bonheur et rejoint les rangs d'un cinéma américain indépendant
des plus intéressant. C'est malheuresement le genre de film qui, à cause
des quotas (voir l'edito ci-dessus) a du mal a passer sur nos écrans.
A noter, si vous aller voir le film, attendez la fin du générique
pour ne pas rater un superbe morceau de Hayden (un
titre original qui n'est pas présent sur l'album 'Everything
I long for' Outpost recording-BMG). 
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