Ulli Lust - Airpussy (Employé du moi (l'), Allemagne, 2009)
A la fin de l'hiver, ‘Airpussy’
sort de son sommeil et se prépare pour chercher un nouvel
amant. Les premières tentatives ne sont pas fructueuses.
Mais à l'aide d'une amazone accompagnée d'un
léopard, elle trouve son bonheur ... au
supermarché ... après avoir mis une partie de la
ville sens dessus dessous.
Ce récit muet se base sur les
différents mythes de l'éveil de la nature. ‘Airpussy’
est une déesse, se déplaçant de
manière originale (d'où son nom ...), qui
féconde le printemps, comme d'autres (déesses)
l'ont fait depuis la nuit des temps (Vénus,
Aphrodite, Gaja ...
citées en postface).
‘Airpussy’
fait partie d'une série de courts récits, les
"springpoems". Tout d'abord
publié sur electrocomics.com plateforme numérique
que Ulli Lust
a fondée, le
livre arrive naturellement avec le printemps chez l'Employé
du moi dans
un format carré (les pages sont composées de 3 x
3 cases). Ulli Lust,
Viennoise vivant à Berlin publie également chez
des éditeurs outre Rhin, dans des magazines (comme Strapazin,
aux côtés de Anna Sommer
que l'on pourrait rapprocher de son univers) et récemment
dans un collectif ‘pomme d'amour’
chez Delcourt.
Ulli
Lust propose un récit sans
retenue (à ne pas mettre entre toutes les mains), avec une
héroïne déterminée et
volontaire. Ce
n'est pas l'hirondelle qui fait le printemps mais la femme !
[04 Mai 09, Jean-Marc]
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Lilli Carré - the Lagoon (Fantagraphics, USA, 2009)
Une mystérieuse créature vivant au fond d'un
lagon pousse la chansonnette certaines nuits et provoque de curieuses réactions
auprès de la population voisine. Le grand-père d'une famille
est pris de bien-être, sa fille est elle envoutée, son beau-fils
alerté court après le danger. La petite fille de la famille,
personnage centrale, observe tout ceci ne sachant quoi en penser ...
Après plusieurs participations à des collectifs
(dont la revue Mome),
des formats courts (dont ‘les histoires de
Woodsman Pete’
édité en français par La Pastèque), Lilli
Carré,
propose un récit plus long.
La dessinatrice originaire de Los Angeles, vivant à Chicago (ville de Daniel
Clowes, Chris
Ware ...) développe l'histoire en plusieurs instants discontinus.
De nombreux passages muets marquent le rythme et les ambiances de ‘the
lagoon’.
Le dessin très
noir au trait blanc dans les nombreuses scènes nocturnes et aquatiques,
évoque celui de Charles
Burns (également par l'introduction du
surnaturel) ou encore le travail de Hope Larson.
La force du livre tient dans le travail laissé au lecteur, le laissant
intérpréter le récit (on peut par exemple mettre un nom
sur cette créature
du lagon qui transforme les adultes ... ) jusqu'à la fin ouverte.
L'imaginaire part dans différentes direction au
fil des relectures, car la lecture en appelle de nouvelles, en attendant d'autres
histoires de Lilli Carré. [21 Mars 09, Jean-Marc]
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Charles Berberian - Sacha (Cornélius, France, 2009)
Après Philippe
Dupuy et son ‘hanté’,
Charles Berberian (celui qui porte des
lunettes) dévoile
un récit monocéphale, hors du célèbre couple de
dessinateurs. L'histoire de ‘Sacha’ se déplie
en 3 parties, les 2 premières
sur une même période contemporaine vue des deux côtés
d'un couple égaré dans leur vie avant un retour dans les années
70 pour la dernière partie. Charles Berberian nous
fait voyager dans le temps en douceur. La transition se situe parfois dans
un seul dessin (la majeure partie est sans case), ou par le biais d'un rêve. ‘Sacha’ est
réalisé en
noir et blanc, au crayonné qui conserve la fraîcheur du trait.
Outre le couple en crise, on croisera Buzz Aldrin,
Michael Jackson, Pierre Schaeffer,
un vieillard ronchon, le chat Sacha (brièvement ...), un
chien hybride (une sorte de "batdog")
et ses compagnons à 4
ou 2 pattes. On ira au musée Grévin, dans un Paris aux
allures de village. Charles
Berberian lie tous ces éléments et tisse un subtil
récit
métaphysique. [12 Mars 09, Jean-Marc]
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Gauthier - Peau de lapin (Misma, France, 2009)
Pour conserver l'intensité émotionnelle du
récit de cet ouvrage, je resterai volontairement évasif sur le
sujet. Levons un coin du voile, en disant que “peau de lapin” traite
de l'enfance et de ses difficultés, rejoignant par son titre et ses
thèmes le film “peau d'homme, cœur de bête” d'Hélène
Angel ...
La dessinatrice Gauthier avait livré deux épisodes
de cette histoire dans les Dopututto #10 et #13.
Le récit
complet, succession d'épisodes, révèle toute sa force
et bouleverse littéralement son lecteur. Le dessin est réalisé au
crayon, outil fragile, outil de l'enfance ...
Pour
ouvrir les boîtes présentes en couverture de ce livre carré édité par
Misma, direction leur site web ou les libraires
les mieux achalandés
et attention au choc ! [27 Fev. 09, Jean-Marc]
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