Aprile est en quelque sorte une suite au 'Journal intime' sorti il y a 4 ans. Une suite où l'on comprend pourquoi il a fallu attendre justement 4 ans. Ce film nous montre les interrogations de Moretti sur le cinéma. Il essaye de monter une comédie musicale située dans les années 50, projet avorté. Il tente également de comprendre la politique dans son pays (il a dans le passé milité pour le partie communiste italien, avant de le quitter...). Les doutes sont aussi là au moment de la naissance de son fils (sur le prénom, s'il doit assister ou non à l'accouchement...). Il s'interroge sur le cinéma, le sien bien sûr mais aussi celui des autres (avec son ami Daniele Luchettiqu'il produit avec sa maison 'Sacher Films', mais aussi sur le cinéma américain...). On suit ces questions en suivant Nanni Moretti, avec des jours où il est en forme, d'autres pas, le tout ponctué par sa voix off et des titres de chapitre.
On retrouve quelques ingrédients communs à 'Journal Intime', j'ai noté les musiques sud-américaines, la danse, le scooter, les cafés au lait et les téléfilms (ici on parle de Happy Days et son rapport avec la politique de la gauche...). On découvre aussi les coulisses d'un tournage de Moretti, pour ceux qui avait loupé l'excellent documentaire d'André S.Labarthe dans la non-moins excellente série 'cinéma de notre temps' de la Sept-Arte (c'était le tournage de 'Palombella Rosa'). Toutes ces questions ont une réponse qui rejoint la devise du Zatapathique, 'faire ce qu'il nous plaît et non parler de ce que l'on aime pas'. Les films de Moretti sont rares, celui-ci est particulièrement réussi, donc indispensable. 
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