 Small Sur - We live in houses made of wood (Tender Loving Empire, USA, 2008)
Bob
Keal, leader de Small Sur nous
vient du Dakota du Sud, et après
un tour en Californie, a rejoint le Maryland, côte Est, où il
travaille pour un jardin d'enfants. Autour
de lui, le groupe rassemble Andy Abelow, Scott
Dennison, Julianne
Welson et
Austin Stahl. Banjo, batterie (non maltraitée),
guitare slide, instruments à vent, et
les choeurs vocaux (superposés sur ‘tones’ ou démultipliés
sur ‘ohhhhhhh’) sont à la
base de leurs compositions. On n'avait pas connu tempo aussi lent depuis Acetone,
Brightblack
Morning Light ou les Radar
Bros. L'atmosphère paisible est renforcée
par la douce voix de son chanteur barbu (exercé avec les berceuses
dans son travail ?). Dans un monde obnubilé par la vitesse, on se replongera
souvent dans la quiétude
de ce ‘we live in houses made of wood’, ouvert par
un chant d'oiseaux. J'imagine bien
les Small Sur dispenser leurs concerts
au coin d'un feu, à l'orée
d'un bois,
rejoignons-les sans plus attendre. [14 Avr. 09, Jean-Marc] 
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 Profondo Rosso - Rue Bara (Nove Code, France, 2008)
Des
bois frappés, des clochettes puis un koto (harpe japonaise)
ouvrent cet album. Des oiseaux assurent la transition jusqu'à une guitare
sèche. Si les premiers instants nous renvoient au pays du soleil levant,
la suite est ancrée en Bretagne, plus précisément à Rennes,
avec son quartier Alphonse Guérin exactement, dont fait partie
la ‘rue
Bara’. Cet album concept s'inscrit dans le cadre des ''cahiers
d'Alphonse''
des éditions Électriques (géniteur du défunt
magazine l'Oeil électrique).
Profondo Rosso, duo rennais composé de Johan
Le Velly et Romain
Guillou,
restitue l'atmosphère des lieux. La ballade sonore débute au vélodrome
(faut-il entendre une évocation des courses de Kerin ? [ndlr, voir
‘l'été de Kikujiro’ de Kitano),
pour passer le long de la Vilaine avec la promenade des bonnets rouges (‘pourmenadenn
ar bondeù ruz’)
et finir rue Bara. Seul ‘les plaines électriques’,
morceau plus agité,
rompt avec la paix des lieux. Outre des amis musiciens venus
en renfort (piano, accordéon, mélodica ...), Profondo Rosso intègre
quelques prises de son du quartier, le bruit lointain de voitures, des enfants
qui jouent ... On se sent bien ‘rue Bara’ et aux alentours
avec Profondo
Rosso comme guide. Départ pour quelques euros sur le site
du duo, avec une pochette dessinée par Magali Arnal. [18 Janv. 09, Jean-Marc] 
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 Kawaii - Stylochord (MonsterK7, France, 2008)
Les membres du duo parisien Kawaii, La Loutre et Big Bisous, ont conservé tous leurs jouets musicaux comme les piano-toys (merci Bontempi). Ce joyeux petit orchestre est accompagné de ukulélé, une boîte à rythmes, une guitare électrique, des samples empruntés aux JT des années 50 (merci l'INA), au cinéma (‘la maman et la putain’ de Jean Eustache, comme Diabologum en son temps et ‘Miller's crossing’ des frères Coen) et une ribambelle de cloches et autres boîtes musicales. Cet univers musical bidouillé se prolonge dans les visuels du duo, dessiné et bricolé par Beck Wheeler [site]. Kawaii ne donne pas la nostalgie d'une enfance naïve, mais en révèle la cruauté ; que l'on ne se laisse pas berner par leur ''mignon'' pseudonyme.
Monster K7 propose avec ‘stylochord’ au format 33 tours vinyls (merci le mange-disque en plastique rangé au grenier), avec une version cd offerte pour le public n'étant pas équipé. La face A contient le ep du duo, la face B des contributions d'amis (Michael Wooky, Orouni, Flexion Flûte et Bambino de Uncle Jelly Fish) revisitant le monde electronica-toy fantaisiste (mais réaliste) de Kawaii. [30 Dec. 08, Jean-Marc] 
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 Fragments de la Nuit (les) - Musique du Crépuscule (Equilibrium Music, France, 2008)
Les
Fragments de la Nuit rassemble un violoncelliste, trois violonistes
et un pianiste, dont deux ex Goo
Goo Blown. Des voix flottantes, quasi
féeriques
dispensent parfois quelques
gammes au dessus des instruments. On oscille entre musique contemporaine et
post-rock.
Avec
une grande force évocatrice, il est normal de retrouver ce quintette
au générique d'oeuvres visuelles (courts-métrages, téléfilms,
documentaires). Ce premier album plonge son
auditeur dans différentes ambiances, parfois calmes, parfois torturées
; comme les différentes phases de la nuit ou d'un rêve, à moins
que cela ne soit les faces visibles et cachées de la Lune présente
sur la pochette peinte
par Aurélien
Police. La nuit possède désormais sa bande son, ‘Musique
du Crépuscule’ en est le premier chapitre. [26 Nov. 08, Jean-Marc] 
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