
Ce film d'une jeune japonaise avait été remarquée au festival de Cannes 97, puisque la réalisatrice avait empoché la caméra d'or récompenssant une première oeuvre. La réalisatrice nous emmène dans son village natal vivant de la sylviculture (des forêts de cèdres Yoshino!) dans la montagne. On suit la vie quotidienne d'une jeune fille Michuru, avec son cousin, ses parents et sa grand-mère. Le film est en 2 parties séparées par une quinzaine d'années, toujours avec les mêmes protagonistes. Le père de famille milite pour la construction d'une ligne ferroviaire qui desenclaverait le village. On voit des stigmates d'une tentative de réalisation avec un tunnel désaffecté. Ce tunnel est présent tout au long du film, il symbolise le passage de l'enfance à l'adolescence pour les enfants. Il sera aussi le lieux d'un tragique événement qui touchera cette famille.

Ce film est très émouvant, très proche des gens qu'ils soient jeunes, moins jeunes ou personnes âgées. La caméra prend le temps de filmer ces personnages, et leur vie. Le film est très porté sur la mélancolie, matérialisé par un morceau de piano que l'on entend à différents moments du film, par des retours en arrière, des souvenirs...Ce film est fait de peu de choses, ou de choses petites, mais elles nous touchent directement. Une des scènes les plus émouvante est tout simplement une série de personnes cadrées au niveau du visage tourné en vidéo par le père (sur l'air au piano). La réalisatrice se place dans le sillon de
Ozu, Shohei Imamura ..., décidément le Japon nous livre des perles rares, très originales par rapport au cinéma occidental.