Frédéric Fleury - C'est triste 2 (Employé du moi (l'), France, 2009)
Avec ‘c'est triste 2’, Frédéric Fleury remet une seconde fois le couvert. La couverture nous met en bouche avec son auteur à la coque. Dans l'assiette du lecteur, c'est plat unique, la personne de l'auteur assaisonné avec une bonne dose d'auto-dérision, avec des ingrédients puisés dans les souvenirs d'enfance ou plus frais dans le temps. Il sait monter en sauce un petit événement, trouver le burlesque d'une situation et lui donner une saveur insoupçonnable à la base.
L'ouvrage est très digeste, avec un rythme soigné, des histoires plus ou moins denses (toujours en une page et sans cases), parfois en dessin unique, ou encore muettes (voir l'hommage à Snoopy de Peanuts de Charles M. Schulz). Ce 2e. volume complète l'autoportrait singulier de Frédéric Fleury, et l'ensemble constitue un formidable garde-manger dans lequel on viendra régulièrement picorer. [26 Janv. 09, Jean-Marc]
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Sardine Sucrée - Fanzine et exposition (Sardine Sucrée, Suisse, 2009)
La Sardine Sucrée, jeune collectif de bande dessinée
genevois s'apprête à sortir le 2e. numéro de son fanzine éponyme.
Outre les auteurs de la sardine, on trouve à son sommaire
des participations d'ainés de renom, Bouzard, Frederick
Peeters, Guillaume Long, Nancy
Pena,
Mano Solo, Macchia,
Joëlle Isoz, soit au
total 23 auteurs.
Un vernissage aura lieu le vendredi 16.01 à partir de
19h30 à la Galerie (quartier
des grottes, Genève), avec
une animation assurée par une partie de la fabrique de fanzine (Y.
Levasseur, Novello et A.
Kündig) ainsi qu'un concert de Francesco
and co, entrée libre. L'exposition des travaux
des membres de la Sardine Sucrée (ADC, Babache, Buster
Yañez, Giom,
Johan, Mathias, Neio, Olivier, Schilling, Rana, Simon.D, Tristan, Thomas.B, Virgile,
Willy Ténia, Noya)
durera jusqu'au 06.02 [vous trouverez en diaporama un petit aperçu], avec
la possibilité de
trouver le fanzine. Voilà qui prouve la vitalité de la cité de
Töpffer en la matière ; après
le Drozophile, Atrabile, Bülb,
Hécatombes, voici la nouvelle vague venue du bord du lac ! [ndlr
: il faudra que je vous parle du Poulaié crew, rappelez-le-moi]. [10 Janv. 09, Jean-Marc]
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Sylvie Fontaine - Miss va-nu-pieds (Tanibis, France, 2008)
Miss va-nu-pieds
jette tous les livres qu'elle a lu et décide
de se confronter au monde qui l'entoure. Elle va découvrir
l'amour et
très vite la déception. Fuyant sa
déprime et
cherchant son équilibre, elle parcoure une ville
tantôt déserte,
tantôt bondée, trouve des trappes qui la
mèneront dans une étrange
forêt dont il faut apprivoiser les
éléments ...
On connaît le goût de
Sylvie Fontaine
pour
les transformations. Ici, Miss va-nu-pieds
traverse
les évolutions
du monde extérieur tout en cherchant son
intérieur. Seul personnage à la
figure bien ronde, elle ne semble pas décidée
à gommer ses
différences et cultive l'insolence et sa
naïveté. Miss
va-nu-pieds est une version revisitée de
‘Alice
au pays des merveilles’.
Réalisé comme
un flip-book, avec un dessin par page, Sylvie Fontaine
développe son
style graphique géométrique et composé
de motifs, proche
d'un univers à la Moebius.
On écoutera bien entendu Patti
Smith et
son ‘dancing
barefoot’ à sa lecture.
A noter que des illustrations, peintures et planches de Sylvie Fontaine
sont exposées à la bibliothèque du 1e.
arr. de Lyon, avec des travaux d'autres locataires de Tanibis, comme Ivan Brun et
Alexandre
Kha du 4 au 28 nov. (vernissage le 14.11
à 18h30).
u [30 Oct. 08, Jean-Marc]
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Charles Burns - El Borbah (Cornélius, USA, 2008)
Cornélius ré-édite ‘El Borbah’ de Charles Burns. Né dans les colonnes du magazine Raw en 1982, puis dans Heavy Metal, il avait été édité en France aux Humanoïdes Associés en 85 et sous le titre utilisé pour son édition américaine (Pantheon books), ‘Defective stories’ chez Albin Michel en 89. Cornélius conserve la traduction originelle de Jean-Luc Fromental, avec une bonne galerie d'injures et des expressions en argot que l'on ne trouvera pas dans le Larousse !
‘El Borbah’ est un catcheur reconverti en détective privé, sans avoir rangé son costume au placard. Charles Burns imagine un univers semi-réaliste, semi-fantastique peuplé d'androïdes, de chercheurs fous, de sectes secrètes ... un univers aussi noir que son dessin. Inspiré par les catcheurs mexicains, lecteur avide du magazine "lucha libre" (lire le dossier en fin d'album), Charles Burns présente un personnage très politiquement (et religieusement) incorrect, ingurgitant du tex-mex, des alcools et des cigarettes à longueur de planches et ne se fiant qu'à sa voiture rutilante, sa pouliche. Bienvenue dans les entrailles des bas-fonds, qu'ouvrent avec la méthode forte ‘El Borbah’. Bienvenue dans cet album sorti des entrailles de l'édition par Cornélius avec son professionnalisme légendaire. [14 Oct. 08, Jean-Marc]
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