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Julia est incarcérée après un drame passionnel au déroulement flou dans sa mémoire, mais au résultat bien concret, ses deux colocataires ''squatteurs'' poignardés, Ramiro encore vivant et Nahuel mortellement touché. Enceinte, elle intègre le quartier des mères, puis y élève Thomas après sa naissance. Selon la loi argentine, elle devra confier son enfant à l'extérieur à son 4e. anniversaire. Mais sa mère Sofia, revenue de France, souhaite devancer cette limite ...
Pablo Trapero nous plonge dans cette histoire par des scènes à forte intensité dramatique, pour ensuite décrire ce quartier de prison très spécial. Le réalisateur adopte avec succès une démarche quasi-documentaire, faisant oublier le dispositif cinématographique au spectateur. Tourné avec de véritables gardien(ne)s et détenu(e)s, dans plusieurs prisons du pays (dont une dans le quartier de Bonaerense, dont il avait filmé les patrouilles de police dans son 2e. long), avec 6 enfants différents interprétant Thomas, ‘Leonera’ interroge sur l'enfermement, la solitude, les rapports sociaux en prison (Julia plus éduquée venant d'un milieu moins défavorisé que ses codétenues) et la maternité. Ce 5e. long métrage est porté par Martina Gusman interprétant Julia. L'actrice est aussi à la production, co-fondatrice de Matanza Cine avec Pablo Trapero en 2002. On notera également au générique, Walter Salles, réalisateur brésilien, à la production, ainsi que Rodriguo Santoro (Ramiro), acteur brésilien et Elli Medeiros (Sofia), actrice et chanteuse franco-uruguyaine.
‘Leonera’ (mère lionne) montre le milieu carcérale (comme ‘Animal factory’ de Steve Buscemi) mais dénonce aussi la justice lente (plusieurs années pour arriver au procès, toute ressemblance avec d'autres pays est malheureusement réelle) et machiste de l'Argentine (avec les mêmes non-preuves, l'homme s'en sort beaucoup mieux ...). Enfermez-vous 2h dans une salle obscure, avec un taulier argentin décidément très doué en la personne de Pablo Trapero.


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