‘Phase 7’ met en scène
son auteur dans sa vie de dessinateur, commencée en recopiant des "Mickeys",
jusqu'à son arrivée dans la scène indépendante américaine,
qui lui fut révélée par ‘l'art invisible’ de Scott
McCloud. Alec Longstreth se
livre à un véritable sacerdoce envers la bande dessinée
et passe des colonnes du journal de la fac à son minicomic auto-édité, ‘Phase
7’ (notre auteur listait les différentes tâches
chronologiquement quand il est arrivé à la ‘Phase
7’). Suivent les conventions (SPX à Washinghton
DC, Comic-con de San Diego), les visites de librairies (dont Quimby à Chicago)
des rencontre d'auteurs (Adrian
Tomine, Craig
Thompson, John
Porcellino, Scott McCloud ...),
des amitiés dans le dessin, des manifestations comme des 24 heures de
bande dessinée (concept de McCloud),
le Ignatz Award catégorie minicomic.
Alec Longstreth nous
dévoile son parcours, aux quatre coins des USA (et au delà),
tout en nous faisant part de ses doutes (voir les séquences chez un
psychiatre imaginaire qui rythment et relancent le récit). Il s'interroge
aussi sur son devenir professionnel, veut-il continuer comme décorateur
de théâtre,
peut-il intégrer une école (on le laisse à l'entrée
d'une école de dessin New-Yorkaise, et depuis Alec enseigne
sa passion au CCS dans le Vermont), ‘L'art
invisible’ est
une référence
technique pour la bande dessinée, ‘Phase 7’ est
son équivalent pour la création
vécue par le dessinateur. Ce livre ouvre la conscience du lecteur sur
les heures de labeur (un dessin revient régulièrement
où on
le voit, avec différentes
humeurs, à sa
table, au dessus de laquelle il a inscrit son engagement de dessiner chaque
jour) et sur les sacrifices de la vie d'un dessinateur besogneux.
Nous devons cette adaptation française de 200 pages
issues de différents numéros de ‘Phase 7’ (parus
de 2002 à 2007) à Max
de Radiguès, qui a échangé des comics avec
son auteur, rituel que l'on voit pratiquer dans ces planches (mentionnons également David
Libens pour sa participation à la traduction). On découvre
l'évolution dans le dessin de Alec Longstreth s'arrondissant
au fil du temps et des numéros (proche du trait de Joe
Matt, la partie enfance avec les collections de comics renvoyant
directement à ‘kids’), avec des incursions dans
la fiction parmi le récit autobiographique. Alec
Longstreth se trouve naturellement une famille d'adoption
européenne
avec L'employé du moi.
Sur sa tortue (voir le dos de couverture, l'origine nous est contée
dans le livre), Alec Longstreth travaille sur une fiction intitulée ‘Basewood’,
que l'on attend sagement (dont on peut suivre la progression sur
un véritable tableau de bord sur son site).
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