Une voiture file à
travers une
forêt un soir d'orage. Un couple et leur petit
garçon sont en route pour la maternité.
Un arbre s'abat sur leur véhicule, fin brutale du prologue.
Vingt ans plus tard, une jeune femme est aux prises avec une voix
intérieure, allongée toute la journée
sur la tapis de son appartement. La rumeur de fin du monde
annoncée à cause d'une pluie diluvienne ne la
touche pas. Lorsque son père tombe dans un coma, une
évidence lui apparaît, retourner à la
maison familiale. Le chat n'est pas seul, une vieille dame justifie sa
présence par souci de s'abriter. Elle lui confie ses
souvenirs autour du tonneau de marc de la cave, la
dépression puis l'absence de sa mère, sa
grand-mère qui l'a élevée ... et une
pièce interdite à l'étage ...
C'est la 3e. scénario que
confie Pierre
Wazem
à Tom Tirabosco,
après ‘week-end avec
préméditation’ et ‘Monroe’.
Il fait entrer ici du fantastique dans le quotidien (comme dans ‘Koma’
qu'il écrit pour Frederik
Peeters), la jeune femme va faire un voyage peu
conventionnel, la vieille dame possède des pouvoirs peu
communs, celui de parler aux chats n'étant pas le plus
spectaculaire ... Wazem
utilise également des
éléments plus personnels (la maison, une
grand-mère qui l'a élevé). La
conscience de la gravité des sujets abordés,
l'absence, la culpabilité et la mort, est très
progressive, révélant tout leurs dimensions
à la fin (du monde ?).
Ce monde fantastico-réaliste
prend
forme sous le trait charbonneux de Tirabosco,
éclairé par une bichromie bleue. Le dessinateur
genevois retrouve également l'enfance qu'il affectionne
particulièrement dans certains passages. On sent tout le
plaisir à croquer cette histoire, qui ne laissera pas
insensible son lecteur, à lire un soir de pluie pour rester
dans l'ambiance ...

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